Société
L’Azerbaïdjan accuse l’Arménie de tirs au Haut-Karabakh et à la frontière

L’Azerbaïdjan a accusé mercredi 15 mars l’Arménie d’avoir tiré sur ses positions à la frontière entre les deux pays du Caucase et dans la région du Haut-Karabakh, disputée par Bakou et Erevan depuis plus de trente ans.
Cette déclaration intervient alors que le premier ministre arménien Nikol Pachinian a indiqué la veille s’être plaint auprès de Vladimir Poutine de «problèmes» avec la force de maintien de la paix russe qui n’arrive pas à enrayer l’aggravation des tensions avec l’Azerbaïdjan au Haut-Karabakh.
Fragile trêve de 2020
Dans la nuit, «les positions armées azerbaïdjanaises ont essuyé des tirs des forces arméniennes à la frontière» entre les deux pays, a affirmé le ministère azerbaïdjanais de la Défense dans un communiqué.
Aucune victime n’a été signalée par Bakou. L’armée azerbaïdjanaise a également affirmé que des tirs «d’armes de différents calibres» avaient visé dans la nuit ses positions au Karabakh, en ajoutant avoir pris des mesures de riposte «adéquates».
Pour sa part, le ministère arménien de la Défense a rejeté ces accusations en les qualifiant de «désinformation», dans un communiqué.
Ex-républiques soviétiques, l’Azerbaïdjan et l’Arménie s’affrontent depuis des décennies pour le contrôle de l’enclave azerbaïdjanaise de Haut-Karabakh majoritairement peuplée d’Arméniens.
Le premier conflit, au début des années 1990 au moment du démantèlement de l’URSS, qui a fait 30.000 morts, s’est soldé par une victoire arménienne.
Mais l’Azerbaïdjan a pris sa revanche à l’automne 2020 à l’occasion d’une deuxième guerre, qui a fait 6500 morts et lui a permis de reprendre de nombreux territoires.
Malgré la présence de militaires russes, les heurts au Karabakh et à la frontière azerbaïdjano-arménienne restent fréquents et menacent de faire dérailler la fragile trêve conclue après la guerre de 2020. Plut tôt en mars, au moins trois Arméniens ont été tués dans des affrontements à la frontière.
Outre les heurts, l’Arménie dénonce aussi le blocage depuis la mi-décembre d’une route essentielle pour le ravitaillement d’une enclave arménienne au Haut-Karabakh par des Azerbaïdjanais se présentant comme des militants écologistes, accusant Bakou de vouloir procéder à un «nettoyage ethnique».
Avec AFP

Société
Paris : ouverture du procès sur l’assassinat d’une femme, sur fond de sorcellerie vaudoue

Deux femmes et un homme comparaissent depuis ce mardi 28 mars devant la cour d’assises de Paris pour l’assassinat en 2019, sur fond de sorcellerie vaudoue, d’une femme de 36 ans, épouse de l’une des accusées. Dans le box, les trois accusés déclinent leurs identités.
Christy Daupin, l’épouse, longues tresses attachées dans le dos et lunettes rectangulaires sur le nez, est une ex-agente RATP âgée de 42 ans.
Iven Webster, 30 ans, néerlandais d’origine haïtienne, ancien cuisinier, cheveux courts, petite moustache, est soupçonné d’être l’intermédiaire avec la prêtresse vaudoue.
Une «séance (…) qui a mal tourné»
Sabrina Moreau, longs cheveux châtains tombants autour de son visage défait, mouchoir serré dans la main, ex-employée commerciale de 32 ans, était la nouvelle compagne de Christy Daupin.
Sylvia G., mère de deux jeunes enfants et employée d’une enseigne de bricolage, avait été tuée dans le sous-sol de son immeuble à Paris, lors d’un véritable «guet-apens» selon l’accusation.
Selon l’une des accusées, c’est une «séance de désenvoûtement qui a mal tourné». Le corps de la victime avait été découvert un mois plus tard dans un sous-bois de région parisienne.
Les enquêteurs s’étaient rapidement intéressés aux tensions qui existaient dans le couple qu’elle formait avec Christy Daupin. Mariées en 2014, les deux femmes vivaient sous le même toit mais étaient séparées depuis un an.
«Vendre l’âme de leurs enfants»
Sylvia G. avait donné naissance à des jumeaux en 2013 et une procédure d’adoption avait été lancée au bénéfice de son épouse. Mais la victime avait confié à ses proches peu avant ne plus vouloir que Christy Daupin puisse exercer de droits sur les enfants.
Plusieurs témoignages faisaient état de violences et de menaces de mort proférées par Christy Daupin qui suspectait, selon l’accusation, son épouse d’avoir été envoûtée par sa nouvelle petite amie.
Selon l’enquête, un de ses coaccusés, Iven Webster, l’avait mise en contact courant 2018 avec une «prêtresse vaudoue» vivant en Haïti. Christy Daupin s’était rapidement imprégnée de cette croyance et persuadée que Sylvia, sous l’emprise d’un sort, voulait la tuer, «vendre l’âme de leurs enfants», voire vendre les organes des jumeaux.
Selon l’accusation, l’assassinat de Sylvia G. s’est produit en présence de Christy Daupin, de sa nouvelle relation amoureuse, Sabrina Moreau, et d’Iven Webster. Les causes de la mort n’ont pas pu être déterminées.
Seule Sabrina Moreau reconnaît l’intention homicide, expliquant lors de l’instruction que la «sorcière vaudoue» avait convaincu Christy Daupin de la nécessité d’éliminer Sylvia G.
Avec AFP
Société
Un lycéen en garde à vue pour l’incendie d’un lycée du Nord

Un lycéen de 15 ans a été placé en garde-à-vue dans le cadre de l’enquête sur l’incendie qui a endommagé lundi la façade du lycée Raymond Queneau de Villeneuve-d’Ascq, près de Lille, entraînant une journée de suspension des cours, a-t-on appris auprès du parquet.
Pas de blessés
«Une enquête a été diligentée du chef de dégradations par incendie ou moyen dangereux», a indiqué à l’AFP la procureure de Lille Carole Étienne, précisant que l’incendie était parti «d’une barricade constituée de caddies, palettes et matelas» avant de se propager à l’entrée du lycée.
«Un des mis en cause, lycéen, âgé de 15 ans et demi, a été identifié, interpellé et placé en garde à vue» lundi, a-t-elle ajouté, rappelant que la peine encourue pour ce type d’actes est de 10 ans d’emprisonnement et 150.000 euros d’amende. L’incendie a dégradé la façade du bâtiment sur deux étages.
Selon l’Académie de Lille, «un groupe d’individus extérieur au lycée aurait mis le feu» très tôt lundi matin. Une quinzaine de personnes ont été évacuées, mais l’incendie n’a pas fait de blessés.
Avec AFP