Actualités
La sénatrice EELV Esther Benbassa, accusée de harcèlement moral, exclue du groupe écologiste
La sénatrice EELV Esther Benbassa, accusée dans une enquête de harcèlement moral à l’encontre de ses collaborateurs, a été exclue par son groupe au Sénat, a annoncé ce dernier mardi 14 septembre au soir.
«Après avoir entendu la sénatrice et en conformité avec leur règlement intérieur, les sénateur.trice.s ont décidé d’exclure Esther Benbassa du groupe parlementaire à compter du 15 septembre», précise le groupe Ecologiste, Solidarité et Territoires, dans un communiqué.
«Mme Benbassa n’a pas contredit une partie des témoignages et elle n’a, à ce jour, pas jugé opportun de porter plainte en diffamation contre ces accusations», fait-il valoir pour justifier sa décision.
Les sénateurs du groupe «regrettent que la justice ne soit pas saisie pour des faits d’une telle nature» mais «ne remettent pas en cause (les) témoignages (des collaborateurs, ndlr) et prennent toute la mesure des difficultés que représentent souvent l’engagement de poursuites judiciaires».
Ils «réitèrent tout leur soutien à celles et ceux qui ont témoigné d’une grande souffrance au travail», continuent «de travailler sur la prévention du harcèlement moral et sexuel au travail», et mènent «une réflexion plus large sur le sujet avec les élu.e.s, les collaborateur.trice.s et les syndicats».
Climat de «terreur»
Esther Benbassa a fait part dans un autre communiqué de son «exclusion» du groupe, dont elle a été la vice-présidente et dont elle s’était mise en retrait depuis début juillet.
La sénatrice associe cette décision à un «simulacre de procédure interne» et à une «sommation de répondre aux accusations anonymes relayées par un article de presse».
La décision a été prise «sans transmission de pièces à charge ou à décharge, sans audition de témoins ou de victimes présumées, en violation des dispositions du règlement intérieur du groupe et du principe de présomption d’innocence», déplore l’élue de Paris.
Esther Benbassa indique s’être rendue devant le groupe le 9 septembre «non pas pour me justifier, puisque je ne suis condamnée de rien, mais pour m’expliquer, et réitérer mes excuses pour les maladresses et les erreurs».
Dans son enquête, Mediapart rapporte les témoignages de huit anciens collaborateurs et six anciens étudiants que l’élue employait à l’École pratique des hautes études.
Tous évoquent un climat de «terreur» instauré par la sénatrice, fait de pressions, de chantage à l’emploi et d’humiliations systématiques, souvent à l’occasion de mails, individuels ou collectifs, et de SMS consultés et retranscrits en partie par Mediapart.
Conséquence de cette gestion, le turn-over des collaborateurs a été très important, puisque plus de 18 assistants parlementaires ont été employés en deux mandats, décompte Mediapart.
Dans un communiqué de «soutien aux victimes de harcèlement», le syndicat CGT des collaborateurs parlementaires avait souligné que «la profession, du fait de son lien avec la politique et les rapports de pouvoir, est bien souvent trop entachée par ce type de violence».
Actualités
Sénégal : Macky Sall a reçu Bassirou Diomaye Faye et Ousmane Sonko au palais présidentiel
Dans un moment historique pour le Sénégal, le président sortant, Macky Sall, a accueilli son successeur élu, le Président Bassirou Diomaye Faye, accompagné de l’opposant Ousmane Sonko, ce jeudi 24 mars. Cette rencontre, empreinte de courtoisie, a marqué le début d’une transition politique significative pour le pays.
Le Président Macky Sall et son successeur ont eu des discussions approfondies sur les grands enjeux de l’État, ainsi que sur les détails de la cérémonie de prestation de serment et de passation de service. La solennité de cette audience s’est poursuivie lors de la visite du palais présidentiel, où les échanges ont été menés dans un cadre officiel, témoignant de l’importance de ce moment pour la nation sénégalaise.
Bassirou Diomaye Faye, l’opposant qui a remporté une victoire éclatante dès le premier tour de l’élection présidentielle avec 54,28% des voix, selon les résultats finaux provisoires, devra maintenant voir sa victoire validée par le Conseil constitutionnel. Cette étape devrait être franchie dans les jours à venir, marquant ainsi un nouveau chapitre dans l’histoire politique du Sénégal.
La participation électorale, bien que légèrement inférieure à celle des élections précédentes, témoigne néanmoins de l’engagement des citoyens sénégalais envers le processus démocratique. La transition politique, même dans un contexte de crise politique et de calendrier serré, semble se dérouler dans le respect des institutions et des délais constitutionnels.
Actualités
La Comédie-Française gagne son procès dans l’affaire du «Tartuffe originel» de Molière
Deux spécialistes, qui par leurs recherches avaient «restitué» la version de 1664 de la pièce, réclamaient des droits d’auteur pour la production inédite de la comédie en trois actes.
La Comédie-Française a gagné le procès intenté contre elle par deux spécialistes de Molière pour violation des droits d’auteur, selon un jugement dont l’AFP a obtenu une copie jeudi. La procédure concerne Le Tartuffe ou l’hypocrite, une reconstitution de la possible première version de la célèbre pièce de Molière par l’universitaire Georges Forestier et la professeure de lettre Isabelle Grellet.
Molière avait signé en 1664 une version en trois actes, représentée à Versailles devant Louis XIV mais rapidement interdite par le roi, qui la trouvait subversive. Puis le manuscrit s’est perdu. La version en cinq actes de 1669, moins mordante, avec plus de personnages, intitulée Le Tartuffe ou l’imposteur, s’est longtemps imposée comme la seule connue et représentée.
Le Tartuffe ou l’hypocrite, dont le texte a été publié en 2021 par les éditions Portaparole, a été l’un des succès de la Comédie-Française en 2022. La mise en scène d’Ivo van Hove a été saluée et des retransmissions dans des cinémas Pathé, puis une tournée à Hambourg, Montpellier, Lyon et Athènes ont été plébiscitées par le public. Le théâtre, héritier de la troupe de Molière, n’a pas versé de droits d’auteur, estimant que l’auteur est Molière.
Quatre vers écrits dans le style de Molière
Saisi dans ce litige fin 2022, le tribunal judiciaire a suivi cette interprétation. Ni Georges Forestier, ni Isabelle Grellet «ne peut prétendre à la protection de la pièce Le Tartuffe ou l’hypocrite par le droit d’auteur», conclut le tribunal dans son jugement rendu mercredi. Quatre vers écrits par Isabelle Grellet dans le style de Molière n’ont même pas convaincu les juges du caractère d’œuvre originale. «C’est un jugement que je trouve très sévère», a déclaré à l’AFP l’avocat des plaignants, Jean-Paul Carminati. «La structure de la pièce a été entièrement changée, sa dramaturgie revue… Et, même si l’on considère qu’il s’agit de recherche scientifique plutôt que de création littéraire, le droit d’auteur protège aussi les écrits scientifiques».
Les plaignants, condamnés à rembourser les frais de justice de leur adversaire, doivent encore décider s’ils font appel. «La Comédie-Française se satisfait naturellement de cette décision mais elle n’entend pas la commenter», a indiqué à l’AFP l’avocat des défendeurs, Julien Guinot-Deléry.
Avec AFP