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La justice italienne suspend la procédure visant Carles Puigdemont en attendant une décision européenne
Le leader séparatiste catalan Carles Puigdemont, qui fait l’objet d’un mandat d’arrêt européen émis par l’Espagne en vue de son extradition, comparaissait lundi 4 octobre devant un tribunal de Sardaigne, où il entendait contester ce mandat d’arrêt.
Il est arrivé peu avant 11h00 (9H00 GMT) à la Cour d’appel de Sassari, sans faire de déclaration. Carles Puigdemont a été acclamé par plusieurs dizaines de militants indépendantistes catalans et sardes qui scandaient «Liberté ! Liberté !», a constaté une journaliste de l’AFP.
Néanmoins, la cour d’appel a arrêté l’examen du mandat d’arrêt, dans l’attente d’une décision européenne. Elle «a suspendu (la procédure) dans l’attente de décisions sur deux questions préliminaires devant le tribunal de l’Union européenne : la question relative à l’immunité et la question relative à la dernière position du juge espagnol» sur l’extradition, a expliqué l’avocat italien Agostinangelo Marras à la sortie de l’audience.
Cette audience avait été fixée par la cour d’appel de Sardaigne le 24 septembre après l’arrestation de l’ex-président catalan à son arrivée à Alghero, où il devait participer à un festival culturel.
Libéré le lendemain, celui que l’Espagne accuse de sédition et de détournement de fonds est rentré à Bruxelles où il réside, mais il s’est engagé à retourner dans la grande île du sud de l’Italie pour l’audience de lundi.
La justice italienne devait confirmer ou non la décision de la cour d’appel de le laisser en liberté. «Durant l’audience, il faudra déterminer si le mandat d’arrêt européen peut être appliqué ou non», avait expliqué à l’AFP son avocat italien, Agostinangelo Marras.
L’affaire était examinée par trois juges de la cour d’appel, dont la décision pouvait faire l’objet d’un recours devant la cour de Cassation, a expliqué l’avocat. «Pour le moment le thème de l’extradition ne sera pas abordé», a-t-il estimé.
Eurodéputé depuis 2019, Carles Puigdemont, 58 ans, a demandé à la justice européenne de lui rendre son immunité de député européen pour l’opposer à la demande d’extradition de l’Espagne, a annoncé vendredi son avocat à l’AFP.
Le Parlement européen l’avait en effet privé de son immunité le 9 mars par un vote à une large majorité. Cette mesure avait été confirmée le 30 juillet par le Tribunal de l’Union européenne.
La décision du Parlement européen fait cependant l’objet d’un recours et le jugement définitif sur le fond n’a pas encore été rendu par la justice de l’UE. La stratégie du leader catalan est d’essayer d’amener la justice italienne à déterminer si oui ou non le mandat d’arrêt européen était en vigueur, et d’éviter la question de l’extradition.
puigdemont dénonce un double discours
La sédition, un crime dont l’Espagne l’accuse, ne figure pas dans le Code pénal italien, ce qui rendrait une éventuelle procédure d’extradition très complexe. Dans les affaires d’extradition, la justice italienne dispose pour se prononcer d’un délai de 60 jours, qui peut toutefois être prolongé plusieurs fois.
L’arrestation en Italie de Carles Puigdemont a provoqué des remous alors qu’une période de détente s’était ouverte entre Madrid et Barcelone depuis l’élection en mai à la présidence de la région de Pere Aragonès, du parti séparatiste modéré Gauche républicaine de Catalogne (ERC).
La grâce accordée en juin aux neuf dirigeants séparatistes condamnés à la prison pour leur rôle dans la tentative de sécession de 2017 avait abouti en septembre à la reprise du dialogue avec Madrid.
L’un des plus fervents opposants à ce dialogue est justement Carles Puigdemont, qui était à la tête de la Catalogne lors de la tentative de sécession unilatérale de 2017 et s’était enfui en Belgique pour échapper aux poursuites judiciaires.
Malgré l’interdiction de la justice, son gouvernement avait organisé un référendum d’autodétermination le 1er octobre 2017. «La confrontation avec l’État» ne peut pas «être évitée», avait-il déclaré en septembre, avant que sa formation, Junts per Catalunya (JxCat, «Ensemble pour la Catalogne»), ne décide de bouder les négociations avec Madrid.
Ses avocats se disent certains que la demande d’extradition sera rejetée, car l’Espagne, par la voix des services juridiques de l’État, avait assuré que ce mandat d’arrêt était suspendu dans l’attente d’une décision de la justice européenne.
Pour sa part, le Tribunal suprême espagnol, qui dirige les poursuites à son encontre, maintient que ce mandat est toujours en vigueur et que Carles Puigdemont n’est plus protégé par son immunité parlementaire, levée par le Parlement européen.
Jeudi, le juge en charge du dossier en Espagne, Pablo Llarena, a transmis à la justice italienne un document dans lequel il souligne que le mandat d’arrêt est toujours valide et que Carles Puigdemont doit être arrêté et extradé. Un double discours dénoncé par la défense du leader catalan.
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Kenya : après la mort du chef des armées, Nairobi entame trois jours de deuil national
Le Kenya a entamé vendredi trois jours de deuil national après la mort dans un accident d’hélicoptère de son chef des armées et de neuf hauts responsables militaires.
«Dernier hommage», titrait en première page le quotidien Daily Nation. Âgé de 61 ans, Francis Omondi Ogolla avait été nommé à la tête des armées le 29 avril 2023 par le président William Ruto. Le bilan tragique de cet accident avait été annoncé jeudi soir par le président à l’issue d’une réunion du Conseil de sécurité kényan qu’il avait convoqué en urgence. Deux militaires ont survécu au crash.
«Un éminent général quatre étoiles est tombé dans l’exercice de ses fonctions et au service du pays», avait poursuivi William Ruto. L’hélicoptère s’est écrasé jeudi en début d’après-midi dans la région reculée de Sindar, dans le comté d’Elgeyo Marakwet, à environ 400 km de Nairobi.
L’armée de l’air a dépêché une équipe d’enquêteurs pour établir les causes de l’accident. Selon le président Ruto, les hauts gradés étaient à bord d’un hélicoptère Bell UH-1B, surnommé «Huey», un appareil développé dans les années 1950 et largement utilisé par l’armée américaine pendant la guerre du Vietnam.
Une perte pour «toute la région»
Des médias kényans ont indiqué qu’il s’agissait du cinquième accident d’hélicoptère militaire en 12 mois, les appareils étant souvent vieux et mal entretenus. En juin 2021, au moins 10 soldats avaient été tués lorsque leur hélicoptère s’était écrasé au cours d’un exercice d’entraînement au sud de Nairobi.
Des messages de condoléances ont été envoyés, entre autres, par l’Union africaine, le groupement régional d’Afrique de l’Est (IGAD) et les ambassades des Etats-Unis, du Royaume-Uni et de l’Union européenne au Kenya. «Cette perte n’est pas seulement ressentie par le Kenya, mais aussi par toute la région», a déclaré le secrétaire général de l’IGAD, Workneh Gebeyehu, sur X.
Passé par l’Ecole militaire de Paris et le National Defence College of Kenya, le général Ogolla avait commencé sa carrière en avril 1984 dans l’armée de l’air, selon le site du ministère kényan de la Défense.
Avec AFP
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Chine : Apple contraint de retirer les applications WhatsApp et Threads à la demande des autorités
Apple a retiré WhatsApp et Threads de sa boutique d’applications en Chine à la demande des autorités, rapporte vendredi l’agence Bloomberg qui cite le groupe américain Meta, propriétaire des deux programmes visés.
La Chine surveille étroitement ses médias et son internet, soumis à une stricte réglementation et une censure des contenus qui présentent la politique de l’Etat sous un mauvais jour ou sont de nature à créer de l’agitation.
De nombreux sites (Google, Youtube…), applications et réseaux sociaux étrangers (X, Instagram, Facebook…) sont ainsi inaccessibles sans outils informatiques comme des réseaux privés virtuels (VPN) permettant de contourner les blocages.
«L’administration chinoise du Cyberespace (CAC) a ordonné le retrait de ces applications en raison de préoccupations en matière de sécurité nationale», a indiqué Apple dans un communiqué, cité par l’agence d’information financière Bloomberg.
«Nous sommes tenus de respecter les lois des pays dans lesquels nous sommes présents, même si nous ne sommes pas d’accord», a précisé Apple dans un communiqué, toujours selon Bloomberg.
Apple n’avait pas répondu dans l’immédiat à une demande de commentaire. WhatsApp est une populaire application de messagerie instantanée, tandis que le réseau social Threads est un concurrent de X (ex-Twitter).
Pas de réponse
Toutes deux appartiennent au groupe américain Meta, qui a renvoyé l’AFP vers Apple pour un commentaire. Sollicités, ni le régulateur chinois de l’Internet (CAC) ni le ministère de l’Industrie et des Technologies, qui supervise également en Chine l’internet, n’ont répondu dans l’immédiat.
Vendredi, WhatsApp et Threads étaient indisponibles sur la version chinoise de l’App Store, la boutique virtuelle d’Apple où se téléchargent les applications. Elles restent cependant téléchargeables sur des App Store situés hors de Chine continentale.
WhatsApp est largement supplanté en Chine par WeChat (messagerie, paiement en ligne, réseau social, achats et réservations). L’application, présente sur la quasi-totalité des téléphones dans le pays, sert quotidiennement de moyen de paiement à des centaines de millions de Chinois.
Quant à Threads, qui permet de publier publiquement et pour ses abonnés des contenus texte, photo et vidéo, il a un équivalent depuis 2009: Weibo. Les produits Apple, de l’iPhone à l’iPad, sont immensément populaires en Chine, l’un des principaux marchés du groupe américain hors des Etats-Unis.
La marque à la pomme s’est toujours abstenue de prendre position sur des sujets sensibles ou de froisser le pouvoir chinois. Son PDG a été plusieurs fois reçu par de hauts responsables, tel un chef d’Etat.
Avec AFP