Economie
La Bourse de Paris incertaine dans l’attente de la décision de la BCE, accalmie pour les banques

Les remous sur les marchés compliquent la décision de la Banque centrale européenne qui cherche à lutter contre l’inflation.
La Bourse de Paris reste précautionneuse jeudi matin, après les efforts déployés par la Banque nationale suisse pour rétablir la confiance des investisseurs envers Credit Suisse avant la réunion de politique monétaire de la Banque centrale européenne.
Après une ouverture en net rebond (+1,48%) et avoir lâché 3,58% la veille, la cote parisienne se montre plus hésitante : l’indice vedette CAC 40 ne montait plus que de 0,72% vers 11h15.
À la Bourse suisse, l’action Credit Suisse remontait de plus de 21%, au lendemain d’un plongeon historique (près de 25%) dont l’étincelle a été le refus de son premier actionnaire, la Banque nationale saoudienne, d’engager davantage d’argent pour soutenir le groupe helvétique, en difficulté depuis deux ans.
L’indice du secteur européen des banques (Stoxx 600 Banks) remontait doucement la pente (+2,24% à 08H30 GMT), après avoir plongé de près de 7% la veille. À Londres, HSBC prenait 3,79% à 569,00 pence et Barclays 3,33% à 142,84 pence.
À Paris, BNP Paribas, Crédit Agricole et Société Générale gagnaient plus de 2%. À Francfort, Commerzbank et Deutsche Bank grimpaient de plus de 3%.
L’équation complexe de la BCE
Pour tenter de calmer la situation, la Banque nationale suisse (BNS) s’est dite prête à mettre des liquidités à disposition de l’établissement zurichois «en cas de besoin» et Credit Suisse a annoncé dans la nuit de mercredi à jeudi qu’il allait emprunter à court terme jusqu’à 50 milliards de francs suisses (50,7 milliards d’euros) à la BNS pour renforcer ses liquidités.
Cet épisode douloureux intervient après l’effondrement de plusieurs banques régionales américaines la semaine dernière qui avait déjà suscité des craintes concernant la stabilité du système bancaire mondial.
Ces remous compliquent la décision de la Banque centrale européenne qui cherche à lutter contre l’inflation persistante en remontant ses taux directeurs sans pour autant déstabiliser davantage les marchés financiers.
Jusqu’à récemment, un relèvement de 50 points de base, lors de la réunion de politique monétaire de jeudi, était quasiment acté, puisque la BCE l’avait elle-même annoncé le mois dernier. Mais le scénario d’une hausse d’un quart de point n’est plus exclu désormais par les marchés.
«Une hausse de 25 points de base seulement ou un statu quo est risqué. Elle pourrait confirmer aux investisseurs un risque bancaire en Europe et que la banque met de côté sa lutte contre l’inflation», prévient Christian Parisot, économiste du courtier Aurel BGC.
«À l’inverse, une hausse de 50 points de base peut accentuer la pression sur la valorisation du secteur bancaire», poursuit-il, estimant qu’«il n’y a pas de réponse idéale pour la BCE aujourd’hui».
Avec AFP

Economie
«Économie de guerre» : Emmanuel Macron va demander aux industriels une «prise de risque accrue»

Le président compte réunir mardi à l’Élysée les industriels de la défense pour les inciter à une «prise de risque accrue» notamment sur les exportations d’armements.
Emmanuel Macron va réunir mardi à l’Élysée les industriels de la défense pour faire le point sur le passage à une «économie de guerre», qu’il appelle de ses vœux, et pour les inciter à une «prise de risque accrue» notamment sur les exportations d’armements.
Le chef de l’État doit recevoir en début d’après-midi neuf grands patrons, dont Nicolas Chamussy (Nexter), Eric Trappier (Dassault Aviation*), Pierre-Eric Pommellet (Naval Group), Patrice Caine (Thales) ou encore Guillaume Faury (Airbus), a annoncé lundi la présidence à des journalistes.
Face au conflit mené par la Russie en Ukraine et à la nécessité d’envoyer toujours plus d’armes à Kiev, le président avait appelé en juin à passer à une «économie de guerre», c’est-à-dire permettre à l’industrie de défense de monter en puissance.
Objectif : produire davantage et plus rapidement, également pour préparer l’armée française en cas de conflit majeur. Plusieurs réunions avec les industriels ont eu lieu depuis avec le ministre des Armées Sébastien Lecornu.
Cette fois c’est le chef de l’État qui les rencontre pour s’assurer qu’ils poursuivent leur «changement culturel», selon un conseiller.
«Obtenir plus, moins cher et plus vite»
«Le président va évidemment confirmer aux industriels que l’État va poursuivre cet effort de défense et donc on va continuer à investir dans des programmes nationaux», ce qui leur garantit une «visibilité s’agissant des commandes nationales», a-t-il expliqué.
De la part de l’État, cela signifie «une prise de risque accrue», qui va accélérer ses procédures et réduire ses cahiers des charges afin d’«obtenir plus, moins cher et plus vite», a détaillé l’Élysée.
Elle «doit s’accompagner chez les industriels eux-mêmes d’une prise de risque accrue à l’export», vers l’Union européenne «et bien au-delà», a estimé la présidence.
«On demande aux industriels» d’être «encore plus agressifs sur la conquête de nouveaux clients export» pour «faire vivre dans la durée» ces matériels «que l’on a produit vite et en nombre».
Avec AFP
Economie
Christine Lagarde réaffirme la résilience du système bancaire auprès des leaders de l’UE

Les marchés d’actions ont chuté vendredi en Europe, plombés par les valeurs bancaires, alors que l’inquiétude se répand sur leur état de santé.
La présidente de la Banque centrale européenne (BCE) Christine Lagarde a réaffirmé vendredi la solidité du système bancaire de la zone euro auprès des dirigeants de l’UE réunis en sommet, alors que la crainte d’une crise financière faisait chuter les marchés vendredi.
«Le secteur bancaire de la zone euro est résilient car il dispose de solides positions en termes de capital et de liquidités», a déclaré Christine Lagarde aux chefs d’État et de gouvernement de l’Union européenne (UE) à Bruxelles, selon un responsable européen.
Le chancelier allemand Olaf Scholz s’est lui voulu rassurant sur l’état de santé de la Deutsche Bank, première banque allemande, en forte chute à la Bourse de Francfort.
«La Deutsche Bank a fondamentalement modernisé et réorganiser son modèle économique et est très rentable. Il n’y a pas lieu de s’inquiéter de quoi que ce soit», a-t-il déclaré à l’issue du sommet. «Le système bancaire est stable en Europe», a-t-il martelé.
«Progresser dans l’achèvement de l’union bancaire»
«Les fondamentaux des banques européennes sont solides (…) La zone euro est la zone où les banques sont les plus solides», a affirmé de son côté le président français Emmanuel Macron.
Christine Lagarde a souligné que la zone euro avait «appliqué à tous les établissements les réformes réglementaires convenues au niveau international après la crise financière mondiale».
«Les événements récents nous rappellent à quel point il était important d’améliorer continuellement ces normes réglementaires. Nous devons maintenant progresser dans l’achèvement de l’union bancaire», a-t-elle dit lors de la réunion avec les leaders, toujours selon des propos rapportés.
«Des efforts supplémentaires sont également nécessaires pour créer des marchés de capitaux véritablement européens», a estimé Christine Lagarde.
Elle a répété ses propos des derniers jours. «Il n’y a pas de compromis entre la stabilité des prix et la stabilité financière. Notre boîte à outils nous permet de faire face aux risques qui pèsent sur l’une et l’autre», a assuré la présidente de la BCE.
«En ce qui concerne la stabilité financière, la BCE dispose de tous les outils nécessaires pour fournir des liquidités au système financier de la zone euro, si nécessaire», a-t-elle dit.
Les marchés d’actions ont chuté vendredi en Europe, plombés par les valeurs bancaires, alors que l’inquiétude se répand sur leur état de santé après les défaillances de trois banques régionales aux États-Unis et le sauvetage de Crédit Suisse.
La forte augmentation du coût de l’assurance contre le risque de défaut (CDS) alimente les inquiétudes sur la résilience des banques européennes.
Avec AFP