Six individus ont été condamnés vendredi par le tribunal correctionnel de Créteil (Val-de-Marne) à des peines allant du sursis simple à un an et demi de prison ferme pour avoir fait passer illégalement des migrants de la Hongrie vers l’Autriche.

Ces hommes ont participé à un réseau plus large qui faisait entrer des migrants d’origine syrienne, afghane, libyenne, tunisienne et algérienne dans un pays de l’espace Schengen depuis les Balkans occidentaux (Albanie, Bosnie-Herzégovine, Kosovo, Monténégro, Macédoine du Nord et Serbie) avant des les acheminer vers l’Autriche.

Une fois sur place, les migrants pouvaient se disperser vers d’autres pays de l’Union européenne, dont la France, notamment par voie ferroviaire.

Une organisation bien huilée

Le tribunal a retenu à l’encontre des prévenus les qualifications d’aide au séjour de personnes étrangères dans un État de l’espace Schengen et, pour 5 d’entre eux, de participation à une association de malfaiteurs.

Il a en revanche retiré la circonstance aggravante de criminalité en bande organisée. Plusieurs des peines incluent également des amendes, qui vont de 2000 à 6000 euros.

Les six individus, âgés de 21 à 26 ans, occupaient divers rôles au sein de ce réseau. Certains étaient les chauffeurs de camionnettes transportant les migrants d’un point à un autre, d’autres conduisaient des voitures ouvreuses, d’autres encore étaient chargés de transférer de l’argent pour les frais de voyage (hôtels, locations de véhicules) et la rémunération des passeurs.

Les faits pour lesquels les individus ont été jugés se sont déroulés entre mai et octobre 2022. L’Office de lutte contre le trafic illicite de migrants (OLTIM) a ouvert une enquête en octobre dernier sous la direction du parquet de Créteil, en coopération avec les autorités judiciaires autrichiennes et hongroises.

Les six individus ont été interpellés début mai. Quatre ont alors été placés en détention provisoire et deux sous contrôle judiciaire. Les services de police hongrois et autrichiens ont de leur côté condamné et incarcéré précédemment cinq ressortissants français appartenant à ce même réseau.

Avec AFP