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Iran : l’ambassadeur britannique convoqué pour la quatrième fois
L’ambassadeur du Royaume-Uni en Iran a été convoqué dimanche 20 novembre pour la quatrième fois depuis le début du mouvement de contestation il y a plus de deux mois dans la République islamique, a indiqué l’agence officielle Irna.
«Simon Shercliff a été convoqué pour se voir signifier des protestations contre une récente attaque d’un groupe violent contre l’ambassade d’Iran à Londres», a affirmé l’agence.
Selon l’Irna, «le directeur général du département du protocole du ministère des Affaires étrangères a transmis au diplomate britannique la protestation véhémente de Téhéran contre l’inefficacité et l’incapacité de la police britannique à empêcher l’attaque contre son ambassade».
«Regrets»
Cette convocation, précise l’agence, a eu lieu après qu’un «groupe violent a attaqué le bâtiment de l’ambassade d’Iran à Londres et a insulté le drapeau sacré de la République islamique d’Iran», sans préciser la date de l’incident.
Selon l’agence, l’ambassadeur britannique a exprimé «ses regrets pour l’incident», ajoutant qu’il «transmettrait la protestation de l’Iran à Londres». Il a également exprimé l’espoir que «de tels incidents ne se reproduisent plus à l’avenir», selon la même source.
Depuis le début du mouvement de contestation en Iran déclenché le 16 septembre par la mort de Mahsa Amini, une Kurde iranienne de 22 ans arrêtée par la police des mœurs pour avoir enfreint le code vestimentaire strict imposant aux femmes de porter le voile, Téhéran a convoqué plusieurs ambassadeurs de pays occidentaux pour protester «contre l’ingérence de ces pays dans les affaires intérieures de l’Iran».
Avec AFP
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Gabon : sept mois après le coup d’Etat, un dialogue national diversement apprécié
Sept mois après le coup d’Etat ayant mis fin à cinquante-cinq ans de «dynastie Bongo» au Gabon, le président de transition Brice Oligui Nguema tiendra promesse mardi 2 avril avec un dialogue national inclusif (DNI) d’un mois, censé préparer des élections en 2025.
Le respect jusqu’ici du calendrier d’une transition de deux ans est salué par la communauté internationale et une grande majorité de Gabonais, pour qui le général est un «héros» qui les a sauvés d’un régime «corrompu», mais des voix s’élèvent pour fustiger un dialogue «entre soi», qui pavera une voie royale au général Oligui vers la présidentielle.
Les appels à reporter et réorganiser cette «consultation de toutes les forces vives de la nation» sont quotidiens dans la frange de l’ancienne opposition qui n’a pas rallié le pouvoir militaire et dans la presse indépendante.
En cause, d’abord, une organisation «unilatérale» et la part belle, parmi les 580 participants, faite aux militaires et aux institutions nommées par le président depuis le coup d’Etat du 30 août 2023 : gouvernement, députés, sénateurs, «délégations spéciales» ayant remplacé conseils municipaux et départementaux, etc.
Les 580 participants ont été nommés par M. Oligui, dont 104 militaires. Et 199 des sièges «sont d’ores et déjà acquis» à l’autorité militaire, et «bien plus avec les délégations spéciales» – soit potentiellement près de 300 au total –, rappelait le média indépendant GabonReview.com dans un éditorial du 21 mars intitulé «DNI : une partie de bonneteau».
D’autant que l’opposition fustige le maintien, au sommet des institutions, de très nombreux caciques des régimes d’Omar Bongo, président pendant quarante et un ans, et de son fils Ali (plus de quatorze ans).
«Les mêmes qui ont souillé le pays hier»
Au cœur du PK 10, un quartier défavorisé de la capitale, Libreville, les commentaires sont enthousiastes ou désabusés. «Chacun va donner son avis, on a attendu ça longtemps», se réjouit Firmin, retraité de la gendarmerie. «On se demande si ça ne va pas faire chou blanc», dit en souriant Tristan Gelaz, 50 ans, pour qui «les acteurs de la transition sont les mêmes qui ont souillé le pays hier».
Pour le reste des 580 participants, le chef de l’Etat en a choisi un parmi quatre proposés par chacun des 104 partis légalement reconnus, dont une grande majorité a fait allégeance au général depuis le putsch.
«Ce n’est pas respectueux de la démocratie interne des partis», s’insurge Anges Kevin Nzigou, du Parti pour le changement (PLC), pour qui le pouvoir militaire «démontre sa volonté de contrôler de bout en bout le débat». «Il faut revoir les critères de participation, ils ne sont pas inclusifs», renchérit Lionel Giovanni Boulingui, du parti d’opposition Réagir.
«Organiser un dialogue et choisir qui vient, c’est un peu comme avoir défini ce qui va être dit», analyse Guy Pambo Mihindou, chercheur en sciences politiques à l’université de Libreville. M. Oligui a également nommé les 217 représentants de la société civile (patronat, syndicats, retraités, jeunes, ONG, cultes…).
«Dans l’opacité la plus totale»
Par ailleurs, l’absence d’informations sur la préparation et le déroulé des travaux inquiète l’opposition. «L’organisation du DNI se fait dans l’opacité la plus totale», dénonce Joachim Mbatchi Pambou, du Forum pour la défense de la République (FDR). Il en va ainsi de l’appel à contribution lancé en octobre 2023 jusqu’aux villages les plus reculés.
Le président a voulu que «tous les Gabonais» puissent s’exprimer, s’enorgueillit sa ministre de la réforme des institutions, Murielle Minkoué, qui revendique 38 000 doléances recueillies dans des guichets ou sur une plate-forme en ligne, parmi les 2 millions d’habitants de ce petit pays d’Afrique centrale riche en pétrole. Elles devaient être synthétisées pour servir de base aux travaux du DNI, mais, à quatre jours de son ouverture, aucune synthèse n’a été publiée.
Le dialogue national n’étant pas «souverain», ses résolutions ne seront pas contraignantes, estiment aussi ses détracteurs, notamment pour la nouvelle Constitution, promise à référendum à la fin de 2024.
Enfin, les griefs de l’opposition se concentrent sur l’avenir du chef de l’Etat : la charte de transition édictée par les militaires après le putsch interdit la présidentielle de 2025 à tous les cadres des institutions de transition, à l’exception… du président Oligui.
Pour l’opposition, cette disposition ne sera pas remise en cause par un DNI «phagocyté» par les thuriféraires du général, dont elle dénonce un début de «culte de la personnalité» et un boulevard tracé pour le scrutin de 2025.
Avec AFP
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Afrique du Sud : l’ex-président Jacob Zuma exclu des prochaines élections
L’ex-président Jacob Zuma ne pourra pas participer aux prochaines élections en Afrique du Sud, a tranché, jeudi 28 mars, la commission électorale, faisant monter encore d’un cran la tension à deux mois d’un scrutin qui s’annonce périlleux pour le Congrès national africain (ANC), au pouvoir depuis la fin de l’apartheid.
Les Sud-Africains se rendent aux urnes le 29 mai pour renouveler leur Parlement, qui choisira ensuite le prochain président.
Ancien pilier de l’ANC, parti historique au pouvoir depuis trente ans, Jacob Zuma a créé la surprise en annonçant en décembre soutenir le petit parti radical Umkhonto We Sizwe (MK, le fer de lance de la nation en zoulou) récemment créé.
Cette annonce a porté un coup à l’ANC qui, selon les enquêtes d’opinion, est en perte de vitesse après de multiples scandales de corruption et en raison d’un paysage socio-économique morose. Le parti pourrait pour la première fois perdre sa majorité parlementaire et se retrouver contraint de former un gouvernement de coalition.
Appel possible d’ici le 2 avril
Selon les derniers sondages, l’ANC remporterait un peu plus de 40 % des voix en mai, contre quelque 27 % pour le premier parti d’opposition l’Alliance démocratique (DA) et 13 % pour le MK.
«Dans le cas de l’ancien président Zuma, nous avons reçu une objection qui a été retenue», a déclaré jeudi le président de la commission électorale Mosotho Moepya. «Le parti qui l’a nommé en a été informé, de même que ceux qui ont soulevé l’objection», a-t-il poursuivi sans préciser les raisons motivant l’exclusion qui peut encore faire l’objet d’un appel d’ici le 2 avril.
«Nous examinons le bien-fondé de cette objection mais nous ferons bien sûr appel» devant le tribunal électoral, a d’ores et déjà déclaré à l’Agence France-Presse le porte-parole du MK, Nhlamulo Ndlhela.
Dans la foulée de son annonce, la commission électorale a simplement rappelé dans un communiqué que, selon la Constitution, «aucune personne reconnue coupable d’un délit et condamnée à une peine d’emprisonnement de plus de douze mois sans possibilité de remplacer la peine par une amende» ne peut se présenter au scrutin.
Encore poursuivi dans plusieurs affaires de corruption, Jacob Zuma, 81 ans, condamné en 2021 à quinze mois de prison pour outrage, ne peut par ailleurs pas, théoriquement, briguer de nouveau mandat, en ayant déjà exercé deux en tant que président (2009-2018).
Son incarcération en juillet 2021 avait été suivie d’une vague d’émeutes et de pillages sans précédent dans le pays depuis la fin de l’apartheid, faisant plus de 350 morts. Il avait été remis en liberté conditionnelle au bout de deux mois pour raison médicale.
Changement de nom et de logo
Ces dernières semaines, M. Zuma a tenté de jouer les perturbateurs dans la campagne. Traitant régulièrement les membres de l’ANC de «traîtres», il a appelé publiquement à «reprendre le pays», disant ne plus «reconnaître le parti» au sein duquel il a lutté contre l’apartheid.
L’ANC a mené la riposte devant les tribunaux en tentant notamment d’interdire le parti MK de participer aux élections. Un premier recours, réclamant que ce nouveau parti soit rayé des listes de ceux enregistrés, a toutefois été rejeté mardi par un tribunal qui l’a estimé insuffisamment argumenté.
L’ANC a également demandé que le parti soutenu par Jacob Zuma change de nom et de logo, dénonçant un «vol de propriété intellectuelle et de patrimoine». A l’origine, MK est le nom de la branche armée de l’ANC pendant les décennies de lutte contre le pouvoir blanc. L’ANC a déposé une requête en référé contre «l’utilisation illégale des marques, symboles et de l’héritage de l’ANC». La décision doit être annoncée dans les prochains jours.
Les listes électorales définitives doivent être présentées dans une quinzaine de jours. Au total, 82 recours ont été reçus par la commission concernant des candidats désignés par 21 partis.
Avec AFP