Société
Inde : le meurtre d’un tailleur hindou enflamme les réseaux sociaux
Le meurtre d’un tailleur hindou a envenimé les tensions religieuses en Inde et suscité de vives réactions sur les réseaux sociaux avec des appels à la vengeance contre la minorité musulmane.
Deux musulmans ont été arrêtés après ce meurtre, survenu mardi 28 juin dans la ville d’Udaipur (ouest). Il aurait été commis en représailles à de récentes déclarations sur Mahomet, le prophète de l’islam, d’une porte-parole du parti nationaliste hindou au pouvoir, le Bharatiya Janata Party (BJP).
Des images montrant l’attaque et la tentative de décapitation de Kanhaiya Lal sont devenues virales sur internet. Elles montrent également les auteurs présumés de ce meurtre brandissant de grands couteaux et menaçant de tuer le premier ministre Narendra Modi, un nationaliste hindou.
L’Inde est depuis longtemps en proie à des violences interreligieuses et afin d’éviter que la situation ne dégénère, les autorités ont coupé toutes les connexions internet et imposé un couvre-feu à Udaipur.
Mais les réseaux sociaux regorgent de réactions de colère, certains utilisateurs appelant à de violentes représailles contre les meurtriers présumés et des musulmans.
Sur Telegram, des groupes consacrés à la défense de l’hindouisme ont appelé à prendre des armes, à attaquer des musulmans ou encore échangé sur l’intérêt d’un assaut du poste de police où se trouvent les deux meurtriers présumés.
Sur les réseaux sociaux, l’organisation d’extrême droite hindoue Vishwa Hindu Parishad (VHP) a lancé un appel à manifester à travers tout le pays contre le terrorisme islamiste et affirmé que les musulmans ont régulièrement heurté les sentiments religieux de la religion majoritaire en Inde.
«Hindu lives matter»
«Craignez le jour où les hindous commenceront à répondre aux insultes de la même façon», a menacé dans un message vidéo, Surendra Kumar Jain, figure de proue du VHP, dans une vidéo mise en ligne et regardée près de 75.000 fois sur Twitter et Facebook.
Les déclarations les plus fortes ont cependant émané des communautés musulmanes qui ont condamné ce meurtre. «Il n’y a pas de place pour la justification de la violence dans l’islam», a écrit le Jamaat-e-Islami Hind, une des six organisations musulmanes basées en Inde tout en appelant au calme.
Au lendemain du meurtre, le nom de Kanhaiya Lal a été mentionné plus de 200.000 fois sur Twitter et de nombreux hashtags ont condamné l’attaque. Le hashtag «Hindu lives matter» (Les vies des hindous comptent) avait été posté plus de 2000 fois par heure jeudi.
Kanhaiya Lal avait été pris pour cible après avoir publié sur Facebook un message de soutien à Nupur Sharma, une porte-parole du BJP qui, lors d’un débat télévisé avait critiqué la relation entre le prophète Mahomet et sa plus jeune épouse, Aïcha.
Nupur Sharma, dont les déclarations avaient entraîné des manifestations dégénérant en violences dans certaines régions d’Inde (au moins deux morts) et des protestations dans tout le monde musulman, a été exclue du BJP.
Depuis son arrivée au pouvoir en 2014, le parti de Narendra Modi est accusé par des organisations de défense des droits humains et des gouvernements étrangers de défendre des politiques discriminatoires envers la minorité musulmane de l’Inde, forte de 200 millions de personnes.
Répression «violente»
En juin, Amnesty International a affirmé que les autorités avaient mené une répression «violente» à l’encontre des musulmans qui ont manifesté contre les propos de Nupur Sharma, notamment en démolissant des maisons avec des bulldozers.
Depuis le meurtre de Kanhaiya Lal, des membres du parti se sont exprimés sur les réseaux sociaux pour reprocher aux pays musulmans qui s’étaient plaints des commentaires de la porte-parole du BJP de ne pas avoir fait de déclarations au sujet de cette attaque.
Plusieurs s’en sont également pris au journaliste indien Mohammed Zubair qui avait contribué à attirer l’attention sur les remarques de Nupur Sharma. Dans un tweet, Kapil Mishra, un élu du BJP, a accusé le journaliste et ses partisans d’être «responsables» de la mort du tailleur.
Mohammed Zubair a fréquemment dénoncé les discours de haine de groupes hindous sur internet. Il a été arrêté lundi à New Delhi après avoir été convoqué pour un interrogatoire dans une affaire antérieure. Il est toujours en garde à vue, la police invoquant un tweet remontant à quatre ans à propos d’un dieu hindou.
Selon elle, il a fait l’objet de plaintes de la part d’organisations hindoues. La police a ouvert une enquête concernant Nupur Sharma à la suite d’une plainte concernant ses remarques mais elle n’a pas été arrêtée et on ignore où elle se trouve actuellement.
Avec AFP
Société
Iran : un footballeur suspendu et condamné pour avoir fait un câlin à une supportrice
Le gardien international Hossein Hosseini a été suspendu un match par la Fédération iranienne de football pour avoir enlacé une supportrice lors d’un match de championnat, a annoncé lundi un média sportif local.
L’incident s’est produit le 12 avril lorsqu’une supportrice de l’Esteghlal de Téhéran avait interrompu le match entre son club et Aluminium Arak en entrant sur le terrain.
Hossein Hosseini avait pris brièvement la jeune fille dans ses bras après son arrestation par les agents de sécurité du stade.
La fédération a condamné le joueur à une amende de 300 millions de tomans (4.400 euros) et une suspension d’un match pour «mauvais comportement envers les agents de sécurité du match», a indiqué le quotidien Khabar Varzeshi.
Les femmes autorisées dans les stades depuis 2022
La République islamique interdit à un homme de toucher une femme hors du cercle familial et la présence des femmes dans un stade en Iran a longtemps été interdite.
En janvier 2022, elles avaient ainsi été autorisées à assister à un match international pour la première fois en près de trois ans. Agé de 31 ans, Hossein Hosseini a passé la quasi-totalité de sa carrière à l’Esteghlal, l’un des clubs les plus populaires d’Iran.
Remplaçant dans l’équipe nationale, il a joué un match du premier tour du Mondial 2022 au Qatar, contre l’Angleterre. L’Esteghlal, surnommé les «Bleus de la capitale», est en tête du championnat iranien à six journées de la fin de la saison.
Avec AFP
Société
Afghanistan : 33 morts en trois jours dans des inondations
Au moins 33 personnes ont péri depuis vendredi dans des inondations et crues subites en Afghanistan, a annoncé dimanche un responsable du Département de la gestion des catastrophes naturelles. Une vingtaine des 34 provinces afghanes enregistre actuellement un niveau élevé de précipitations, y compris la province de Kaboul.
«D’après les premières informations, depuis vendredi, des crues subites ont provoqué de lourdes pertes humaines et financières», a déclaré le porte-parole Janan Sayeq. «Trente-trois personnes sont mortes et 27 ont été blessées». La plupart des décès sont imputables à la chute de toitures, a-t-il précisé.
Les précipitations ont par ailleurs entraîné la destruction totale ou partielle de près de 600 maisons et ont détruit 580 kilomètres de routes. Près de 800 hectares de terres agricoles ont été submergés et 200 têtes de bétail tuées, a ajouté le porte-parole.
Bouleversements climatiques
Ces inondations touchent quasiment toutes les régions en ce printemps, période traditionnelle de pluies en Afghanistan. Les prévisions pour la semaine à venir font état de davantage de pluies dans le pays, notamment dans les provinces de Kaboul ou de Ghazni (centre-est), Nangarhar (est) ou Kandahar (sud).
Quelque 60 personnes avaient été tuées après de fortes précipitations lors des trois dernières semaines de mars dans le pays. L’Afghanistan a connu un hiver très sec et est très touché par les bouleversements climatiques.
Selon les scientifiques, ce pays ravagé par quatre décennies de guerre et qui figure parmi les plus pauvres du monde, est aussi l’un des plus mal préparés pour faire face aux conséquences du changement climatique.
Avec AFP