Société
Inde : arrestation au Cachemire d’un journaliste accusé de financer le terrorisme
Des policiers anti-terroristes ont arrêté dans la région du Cachemire administrée par l’Inde un journaliste et militant des droits de l’homme accusé d’implication dans «le financement d’activités terroristes», ont annoncé ce mardi les autorités.
Le journaliste indépendant Irfan Mehraj avait été convoqué lundi dans un poste de police à Srinagaroù il a été arrêté par des représentants de l’Agence nationale d’enquête (National Investigation Agency, NIA) qui l’ont placé en détention, selon un communiqué de la NIA. Il avait auparavant été questionné à plusieurs reprises par des enquêteurs de la NIA mais laissé chaque fois en liberté.
Usage dévoyé d’une loi draconienne
Irfan Mehraj travaillait également avec la Jammu Kashmir Coalition of Civil Society (JKCCS), un groupe de défense des droits de l’homme réputé au Cachemire dont le fondateur, Khurram Parvez, a été arrêté le 22 novembre 2021 par les autorités indiennes et est détenu depuis.
«Irfan Mehraj était un proche de Khurram Parvez et travaillait avec son organisation», selon le communiqué de la NIA. «Les investigations ont montré que la JKCCS finançait des activités terroristes dans la vallée (du Cachemire) et était également engagée dans la propagation d’un agenda sécessionniste sous couvert de la protection des droits humains».
La JKCCS documente les violences dans la région depuis plus de trente ans et dénonce les violations des droits humains commises par les forces gouvernementales indiennes, notamment la torture, les exécutions extrajudiciaires et l’utilisation de fosses communes non marquées.
Des organisations de défense des droits de l’homme du monde entier ont réclamé la remise en liberté de M. Parvez, récompensé en janvier par le prix prestigieux Martin Ennals, du nom du Premier secrétaire général d’Amnesty International.
Comme M. Mehraj, M. Parvez a été arrêté en vertu de la loi sur la prévention des activités illégales (Unlawful Activities Prevention Act, UAPA) qui permet d’emprisonner des personnes sans procès pour une durée indéterminée.
Au moins 2300 personnes ont été arrêtées aux termes de l’UAPA au Cachemire indien depuis 2019, date à laquelle New Delhi a révoqué de manière controversée la semi-autonomie de la région, la plaçant sous son autorité directe et y déployant quelque 500.000 soldats.
La moitié des personnes arrêtées se trouvent toujours en prison. Les habitants de la région affirment que la répression s’est intensifiée depuis 2019. Le club de la presse indien s’est déclaré mardi «violemment» opposé à l’utilisation de l’UAPA contre des journalistes.
«L’usage dévoyé de cette loi draconienne par la NIA en arrêtant au hasard Irfan Mehraj, un journaliste du Cachemire, pointe de manière inquiétante une violation de la liberté de parole et d’expression», a tweeté le club. «Nous réclamons sa remise en liberté immédiate».
Le Cachemire, région himalayenne revendiquée par l’Inde et le Pakistan, a été le théâtre de plusieurs guerres pour son contrôle depuis la partition de l’empire britannique des Indes en 1947.
Depuis plus de trois décennies, des groupes séparatistes, réclamant l’indépendance du Cachemire ou sa fusion avec le Pakistan, combattent les soldats indiens. Des dizaines de milliers de civils, de soldats et de rebelles sont morts dans ces combats.
Avec AFP
Société
Iran : un footballeur suspendu et condamné pour avoir fait un câlin à une supportrice
Le gardien international Hossein Hosseini a été suspendu un match par la Fédération iranienne de football pour avoir enlacé une supportrice lors d’un match de championnat, a annoncé lundi un média sportif local.
L’incident s’est produit le 12 avril lorsqu’une supportrice de l’Esteghlal de Téhéran avait interrompu le match entre son club et Aluminium Arak en entrant sur le terrain.
Hossein Hosseini avait pris brièvement la jeune fille dans ses bras après son arrestation par les agents de sécurité du stade.
La fédération a condamné le joueur à une amende de 300 millions de tomans (4.400 euros) et une suspension d’un match pour «mauvais comportement envers les agents de sécurité du match», a indiqué le quotidien Khabar Varzeshi.
Les femmes autorisées dans les stades depuis 2022
La République islamique interdit à un homme de toucher une femme hors du cercle familial et la présence des femmes dans un stade en Iran a longtemps été interdite.
En janvier 2022, elles avaient ainsi été autorisées à assister à un match international pour la première fois en près de trois ans. Agé de 31 ans, Hossein Hosseini a passé la quasi-totalité de sa carrière à l’Esteghlal, l’un des clubs les plus populaires d’Iran.
Remplaçant dans l’équipe nationale, il a joué un match du premier tour du Mondial 2022 au Qatar, contre l’Angleterre. L’Esteghlal, surnommé les «Bleus de la capitale», est en tête du championnat iranien à six journées de la fin de la saison.
Avec AFP
Société
Afghanistan : 33 morts en trois jours dans des inondations
Au moins 33 personnes ont péri depuis vendredi dans des inondations et crues subites en Afghanistan, a annoncé dimanche un responsable du Département de la gestion des catastrophes naturelles. Une vingtaine des 34 provinces afghanes enregistre actuellement un niveau élevé de précipitations, y compris la province de Kaboul.
«D’après les premières informations, depuis vendredi, des crues subites ont provoqué de lourdes pertes humaines et financières», a déclaré le porte-parole Janan Sayeq. «Trente-trois personnes sont mortes et 27 ont été blessées». La plupart des décès sont imputables à la chute de toitures, a-t-il précisé.
Les précipitations ont par ailleurs entraîné la destruction totale ou partielle de près de 600 maisons et ont détruit 580 kilomètres de routes. Près de 800 hectares de terres agricoles ont été submergés et 200 têtes de bétail tuées, a ajouté le porte-parole.
Bouleversements climatiques
Ces inondations touchent quasiment toutes les régions en ce printemps, période traditionnelle de pluies en Afghanistan. Les prévisions pour la semaine à venir font état de davantage de pluies dans le pays, notamment dans les provinces de Kaboul ou de Ghazni (centre-est), Nangarhar (est) ou Kandahar (sud).
Quelque 60 personnes avaient été tuées après de fortes précipitations lors des trois dernières semaines de mars dans le pays. L’Afghanistan a connu un hiver très sec et est très touché par les bouleversements climatiques.
Selon les scientifiques, ce pays ravagé par quatre décennies de guerre et qui figure parmi les plus pauvres du monde, est aussi l’un des plus mal préparés pour faire face aux conséquences du changement climatique.
Avec AFP