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Guinée : heurts après un appel à manifester contre la junte
Des affrontements ont mis aux prises des dizaines de jeunes Guinéens et les forces de sécurité mercredi 17 août dans la banlieue de Conakry, partiellement paralysée à la suite d’un appel à manifester contre la junte au pouvoir depuis un an, a constaté un correspondant de l’AFP.
Les groupes de jeunes ont affronté à coups de pierres les policiers et les gendarmes sur la Route Le Prince, axe traversant la banlieue de la capitale et théâtre fréquent de telles confrontations. Les forces de sécurité ont riposté avec des gaz lacrymogènes.
Deux jours de manifestations
Le Front national pour la défense de la Constitution (FNDC), coalition de partis, syndicats et organisations de la société civile, avait appelé à se mobiliser pacifiquement malgré l’interdiction de toute manifestation édictée le 13 mai par la junte et la décision de cette dernière de dissoudre le collectif la semaine passée.
Le FNDC a orchestré de 2019 à 2021 des mois de la mobilisation contre un troisième mandat présidentiel d’Alpha Condé (2010-2020), finalement renversé le 5 septembre 2021 par le colonel Mamady Doumbouya. Le FNDC porte à présent la voix de la protestation contre la junte, l’opposition étant considérablement affaiblie.
Le FNDC réclame le retour à l’ordre constitutionnel et dénonce une confiscation du pouvoir par les militaires. Le FNDC avait été à l’initiative de deux jours de manifestations les 28 et 29 juillet, interdites par les autorités et dans lesquelles cinq personnes avaient été tuées.
Les autorités ont déployé gendarmes et policiers en nombre. Différents quartiers de la banlieue donnaient l’apparence d’une ville morte dans la matinée. De nombreux commerces et les grands marchés sont restés fermés dans la crainte de violences.
Nouvelles crispations
Les policiers ont dispersé une tentative de rassemblement de jeunes arborant le logo et les couleurs du FNDC à Dixinn, dans la proche banlieue, a constaté le correspondant de l’AFP.
Deux des leaders du FNDC, Oumar Sylla alias Foniké Mangué et Ibrahima Diallo, sont détenus depuis les manifestations de fin juillet.
Ces nouvelles crispations surviennent alors que l’organisation des États ouest-africains Cédéao a annoncé la visite dimanche à Conakry de son médiateur dans la crise guinéenne, l’ex-président béninois Thomas Boni Yayi.
Le colonel Mamady Doumbouya, désormais intronisé président, s’est engagé à remettre le pouvoir à des civils élus dans un délai de trois ans. Mais l’opposition et la Cédéao veulent une transition plus courte.
Les partis politiques et la société civile font de plus en plus entendre leur voix contre la répression des libertés et l’instrumentalisation de la justice par les autorités.
Avec AFP
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Le Niger va livrer du gazole au Mali pour améliorer la fourniture d’électricité
Le chef de la junte malienne, le colonel Assimi Goïta, a reçu mardi le ministre du pétrole nigérien, Mahaman Moustapha Barke, afin de finaliser «un accord de partenariat visant la vente de 150 millions de litres de gazole au Mali», a expliqué la présidence malienne dans un communiqué.
«Ces carburants seront destinés à la société Energie du Mali [EDM SA] pour alimenter les différentes centrales électriques du pays», a précisé M. Barke, cité dans le communiqué.
Grevée par une dette de plus de 200 milliards de francs CFA (quelque 300 millions d’euros), la société d’énergie nationale du Mali n’arrive plus à assurer la couverture en électricité de la capitale et d’autres localités du pays.
Pour le Burkina Faso et le Tchad
La dégradation de la fourniture d’électricité suscite une large exaspération parmi près de 11 millions de Maliens qui ont accès à l’électricité, soit la moitié de la population de ce pays dirigé par une junte depuis un coup d’Etat en 2020 et dont une grande partie du territoire est gangrenée par l’expansion des groupes armés, notamment djihadistes.
En février, le Niger avait annoncé la signature d’un protocole d’accord sur la fourniture de gazole au Burkina Faso, au Mali et au Tchad, des pays classés parmi les plus pauvres au monde et gouvernés par des régimes militaires. Les trois premiers pays se sont réunis au sein de l’Alliance des Etats du Sahel (AES) et ont annoncé en février leur retrait de la Communauté économique des Etats d’Afrique de l’Ouest (Cedeao).
Les autorités nigériennes ont inauguré en novembre 2024 un oléoduc géant qui permettra d’acheminer jusqu’au Bénin voisin le pétrole brut extrait du gisement d’Agadem (Sud-Est) par la China National Petroleum Corporation (CNPC), une société pétrolière appartenant à l’Etat chinois.
Les autorités nigériennes ont annoncé le 13 avril avoir obtenu un prêt de 400 millions de dollars de leur partenaire chinois, au titre d’une «avance» sur les ventes prochaines de pétrole brut, dont la commercialisation doit débuter en mai. Le pays entend porter sa production pétrolière du pays à 110 000 barils par jour, dont 90 000 barils doivent être exportés.
Avec AFP
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Zambie : Hakainde Hichilema demande plus de 900 millions de dollars pour faire face à la sécheresse
Le président zambien, Hakainde Hichilema, a lancé un appel à l’aide, mardi 16 avril, assurant que son pays avait besoin d’une assistance «vitale» de plus de 900 millions de dollars (environ 850 millions d’euros) pour faire face à la pire sécheresse de son histoire.
Dans un discours télévisé, il a expliqué que près de la moitié des 20 millions d’habitants de ce pays très pauvre d’Afrique australe avaient été touchés par cette sécheresse provoquée par le phénomène climatique El Niño. Plus de 6 millions de personnes ont besoin d’une aide d’urgence, a-t-il ajouté.
«La Zambie n’a connu que des précipitations extrêmement faibles cette année, provoquant la pire sécheresse jamais enregistrée», a-t-il expliqué. Le secteur agricole est dévasté, récoltes et pâturages étant affectés. Mais le pays, qui a déclaré en février l’état de catastrophe nationale, n’a que 51 des 940 millions nécessaires pour y faire face, a-t-il ajouté.
«Le cœur lourd, au nom du gouvernement et du peuple de Zambie, nous lançons un appel à la communauté internationale, à nos partenaires dans le pays, au secteur privé, aux Eglises et aux organisations de la société civile, pour qu’ils soutiennent financièrement et matériellement notre plan pour limiter les effets dévastateurs de la sécheresse», a déclaré le président.
Le phénomène El Niño, qui a commencé en 2023, provoque généralement une hausse des températures mondiales pendant une année. Actuellement, il entraîne des sécheresses catastrophiques en Afrique australe, où le Zimbabwe et le Malawi ont eux aussi demandé de l’aide internationale.
Avec AFP