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Génocide rwandais : comparution de Fulgence Kayishema devant un tribunal du Cap
Fulgence Kayishema, soupçonné d’avoir joué un rôle capital lors du génocide au Rwanda en 1994, a comparu ce vendredi 26 mai devant un tribunal du Cap, deux jours après son arrestation dans une exploitation agricole sud-africaine, point final d’une cavale qui aura duré une vingtaine d’années.
Fulgence Kayishema, 62 ans, qui était jusqu’à son arrestation l’un des quatre derniers fugitifs recherchés pour leur rôle dans le génocide qui a causé la mort de 800.000 Rwandais, en majorité tutsi, par des extrémistes hutu, est apparu impassible sur le banc des accusés.
Maître dans l’emprunt d’identités
Silhouette trapue enveloppée dans une parka bleue, chauve et portant de fines lunettes, le sexagénaire, entouré d’officiers armés portant casques et gilets pare-balles, a reconnu être l’homme recherché par la justice et la police internationale.
Passé maître dans l’emprunt d’identités, il utilisait dernièrement le nom de Donatien Nibashumba. Repéré dans une exploitation agricole à Paarl, à une soixantaine de km du Cap, il a été arrêté mercredi avec l’aide d’Interpol en Afrique du Sud, avaient annoncé jeudi les procureurs de l’ONU.
«Un message puissant montrant que ceux soupçonnés d’avoir commis de tels crimes ne peuvent pas échapper à la justice», selon le porte-parole du chef de l’ONU, Stéphane Dujarric.
Fulgence Kayishema était visé par un mandat d’arrêt émis par le Mécanisme international (MICT) chargé depuis 2015 d’achever les travaux du Tribunal pénal international pour le Rwanda (TPIR) mis en place par l’ONU après le génocide.
Il aurait bénéficié, pour brouiller les pistes des enquêteurs, de l’aide de parents ainsi que de membres des anciennes Forces armées rwandaises et des Forces démocratiques de libération du Rwanda et de personnes adhérant à l’idéologie génocidaire du Hutu Power.
Au cours de cette première comparution, la question de son extradition vers le Rwanda n’a pas été abordée. L’accusé a été placé en détention provisoire dans la prison de haute sécurité de Pollsmoor près du Cap; la prochaine audience est prévue le 2 juin.
Génocide et crimes contre l’humanité
Fulgence Kayishema était inspecteur de police judiciaire pendant le génocide au Rwanda. Il était «l’un des fugitifs les plus recherchés au monde pour génocide», selon la justice internationale.
L’accusé a «directement participé à la planification et à l’exécution» du massacre de plus de 2000 Tutsi réfugiés dans l’église de Nyange, dans la commune de Kivumu (nord-est), «notamment en se procurant et en distribuant de l’essence pour incendier l’église avec les réfugiés à l’intérieur», selon les procureurs de l’ONU.
«Lorsque cela a échoué, Fulgence Kayishema et d’autres ont utilisé un bulldozer pour que l’église s’effondre, enterrant et tuant les réfugiés à l’intérieur», selon l’acte d’accusation. Il aurait également, dans les jours suivants, participé à la supervision du macabre transfert des cadavres de l’église vers des fosses communes.
L’ancien fugitif est inculpé par la justice internationale de génocide, complicité de génocide, complot en vue de commettre le génocide et de crimes contre l’humanité. Le TPIR a condamné au total 62 personnes.
D’autres, comme Augustin Bizimana, l’un des principaux architectes du génocide, sont morts sans avoir affronté la justice internationale.
Le procès de Félicien Kabuga, financier présumé du génocide, s’est ouvert en septembre 2022, mais été suspendu en mars le temps de décider s’il est en assez bonne santé pour rester sur le banc des accusés.
L’association de survivants du génocide, Ibuka, très active dans les recherches pour faire arrêter les responsables, a dit espérer que lors du procès de Fulgence Kayishema, «les rouages de la justice ne connaîtront pas les types de retards que le procès Kabuga a connus». Trois fugitifs sont toujours recherchés par la justice internationale pour leur rôle présumé dans le génocide rwandais.
Avec AFP
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États-Unis : Joe Biden promet à Zelensky d’envoyer «rapidement de nouvelles aides militaires»
Joe Biden a promis lundi, dans un coup de fil au président ukrainien Volodymyr Zelensky, de lui faire parvenir «rapidement» des aides militaires «importantes», une fois que le Congrès américain aura adopté définitivement une nouvelle enveloppe de 61 milliards de dollars pour Kiev.
Les États-Unis «fourniront rapidement de nouvelles aides militaires importantes pour répondre aux besoins urgents de l’Ukraine, sur le champ de bataille et en matière de défense aérienne», et cela dès que le Sénat américain aura adopté à son tour l’énorme plan d’aide validé samedi par la Chambre des représentants, selon un communiqué de la Maison-Blanche rendant compte de cette conversation téléphonique.
De son côté, Volodymyr Zelensky a remercié au téléphone son homologue américain Joe Biden pour son «soutien indéfectible» à son pays. «Je suis reconnaissant à Joe Biden pour son soutien indéfectible à l’Ukraine et pour son véritable leadership mondial», a indiqué Volodymyr Zelensky sur X, affirmant que son homologue américain lui avait assuré que le nouveau paquet d’aide sera «rapide et puissant et renforcera nos capacité de défense antiaérienne, de longue portée et d’artillerie».
Avec AFP
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Le Royaume-Uni prête au Ghana des trésors volés pendant la colonisation
Deux musées britanniques ont renvoyé au Ghana 32 objets en or et en argent pillés dans le royaume Ashanti il y a plus de 150 ans, pour une durée de six ans, selon la partie ghanéenne qui a négocié ce prêt.
Ces précieux objets arrivés mercredi dans le pays avaient été dérobés à la cour du roi asante (ou ashanti) au cours des affrontements qui ont eu lieu au XIXe siècle entre les Britanniques et l’influent peuple asante. Quinze proviennent du British Museum et 17 du Victoria & Albert Museum(V&A).
Ce retour intervient alors que la pression internationale s’accentue pour que les musées et institutions européens et américains rendent aux Etats africains les objets d’art pillés par les anciennes puissances coloniales, telles que la Grande-Bretagne, la France, l’Allemagne et la Belgique.
Dans le cadre de cet accord, ces antiquités, y compris les costumes d’or et d’argent associés à la cour royale des Asante, seront exposées à compter du 1er mai au Musée du Palais Manhyia, dans la ville de Kumasi, à l’occasion de la célébration du jubilé d’argent du roi asante, Otumfuo Osei Tutu II, qui durera toute l’année. Ivor Agyeman-Duah, le conseiller du roi qui a négocié le retour des objets, a expliqué qu’ils avaient été prêtés au palais pour une durée maximale de six ans.
«Ces artefacts précieux, qui ont une immense signification culturelle et spirituelle pour le peuple ashanti, sont ici dans le cadre d’un accord de prêt pour une période initiale de trois ans, renouvelable pour trois autres années», a déclaré M. Agyeman-Duah à l’AFP par téléphone.
«Cela marque un moment important dans nos efforts pour récupérer et préserver notre patrimoine, et développe un sentiment de fierté et de connexion à notre riche histoire», a ajouté M. Agyeman-Duah.
En février, le musée Fowler de l’université de Californie a définitivement restitué sept objets royaux au roi Otumfuo Osei Tutu II, qui seront exposés aux côtés de ceux prêtés par les deux musées britanniques.
Le Nigeria négocie également la restitution de milliers d’objets métalliques datant du XVIe au XVIIIe siècle, pillés dans l’ancien royaume du Bénin et actuellement détenus par des musées et des collectionneurs d’art aux États-Unis et en Europe.
En 2021, la France a rendu au Bénin 26 objets et d’œuvres d’art volés en 1892 par les forces coloniales lors du sac d’Abomey.
Avec AFP