Société
Facebook : une étude pointe les défaillances du système de détection des publicités politiques
Les outils de détection de Facebook des publicités politiques dans le monde sont le plus souvent défaillants, selon un rapport réalisé par des chercheurs de la KU Leuven et de l’université de New York, publié jeudi.
L’étude s’appuie sur près de 34 millions de publicités diffusées dans une cinquantaine de pays sur le réseau social entre juillet 2020 et février 2021, période au cours de laquelle des élections présidentielles ont eu lieu aux Etats-Unis et au Brésil.
Les chercheurs ont relevé que 83% des 189.000 publicités n’ayant pas été déclarées comme politiques par les annonceurs étaient passées entre les mailles du filet (62%) ou alors avaient été étiquetées à tort comme politiques (21%).
«Au niveau mondial, Facebook a éprouvé de nombreuses difficultés à distinguer les publicités politiques des publicités non politiques», indique Victor Le Pochat, chercheur et doctorant du groupe de recherche imec-DistriNet de la KU Leuven.
«In fine, cela induit en erreur les utilisateurs et les publicitaires sur Facebook: il est impossible de déterminer si une publicité est réellement à connotation politique, ou si les publicités sont supprimées à tort, car Facebook estime qu’elles sont à caractère politique», ajoute-t-il.
Disparités géographiques
Le filtrage de Facebook est plus performant aux Etats-Unis et en Nouvelle-Zélande, où seulement 1% des publicités politiques non déclarées n’ont pas été repérées par la plateforme.
Les chercheurs notent toutefois que plus de 70.000 publicités politiques ont été diffusées sur le réseau social malgré le moratoire imposé par Facebook autour de la dernière campagne présidentielle américaine.
La France, où aura lieu un scrutin présidentiel en avril 2022, est 6e de ce classement avec 27% de pubs politiques qui sont passées entre les gouttes.
Lors de la campagne du Brexit ou de l’élection présidentielle américaine de 2016, Facebook a fait l’objet de nombreuses critiques pour avoir laissé se diffuser des informations trompeuses ou mensongères.
La plateforme impose depuis aux annonceurs d’indiquer leur identité et leur localisation et de préciser qui finance les publicités portant sur un enjeu social, électoral ou politique. Mais ces outils sont imparfaits, d’autant qu’ils reposent en grande partie sur l’honnêteté des annonceurs.
Les auteurs du rapport ont émis plusieurs recommandations pour renforcer l’application des règles de Facebook, dont l’imposition de sanctions en cas de violation et une meilleure coopération avec les autorités, les organisations et les régulateurs locaux.
«Facebook pourrait prendre quelques mesures simples destinées à améliorer la détection des publicités politiques, mais a déjà déclaré qu’il n’avait pas beaucoup d’appétit en la matière», affirme M. Le Pochat. Sollicité par l’AFP, Facebook n’a pas réagi dans l’immédiat.
Société
Afghanistan : 33 morts en trois jours dans des inondations
Au moins 33 personnes ont péri depuis vendredi dans des inondations et crues subites en Afghanistan, a annoncé dimanche un responsable du Département de la gestion des catastrophes naturelles. Une vingtaine des 34 provinces afghanes enregistre actuellement un niveau élevé de précipitations, y compris la province de Kaboul.
«D’après les premières informations, depuis vendredi, des crues subites ont provoqué de lourdes pertes humaines et financières», a déclaré le porte-parole Janan Sayeq. «Trente-trois personnes sont mortes et 27 ont été blessées». La plupart des décès sont imputables à la chute de toitures, a-t-il précisé.
Les précipitations ont par ailleurs entraîné la destruction totale ou partielle de près de 600 maisons et ont détruit 580 kilomètres de routes. Près de 800 hectares de terres agricoles ont été submergés et 200 têtes de bétail tuées, a ajouté le porte-parole.
Bouleversements climatiques
Ces inondations touchent quasiment toutes les régions en ce printemps, période traditionnelle de pluies en Afghanistan. Les prévisions pour la semaine à venir font état de davantage de pluies dans le pays, notamment dans les provinces de Kaboul ou de Ghazni (centre-est), Nangarhar (est) ou Kandahar (sud).
Quelque 60 personnes avaient été tuées après de fortes précipitations lors des trois dernières semaines de mars dans le pays. L’Afghanistan a connu un hiver très sec et est très touché par les bouleversements climatiques.
Selon les scientifiques, ce pays ravagé par quatre décennies de guerre et qui figure parmi les plus pauvres du monde, est aussi l’un des plus mal préparés pour faire face aux conséquences du changement climatique.
Avec AFP
Société
Brésil : 20 migrants haïtiens présumés retrouvés morts sur un bateau
Vingt corps qui seraient ceux de migrants haïtiens ont été retrouvés dans une embarcation sur un fleuve du nord du Brésil, dans un état de décomposition avancée et présentant des signes de déshydratation et de faim, a indiqué samedi la police.
Des pêcheurs ont alerté les autorités après avoir remarqué l’embarcation dérivant près de la ville de Braganca, sur la côte nord du Brésil, dans l’État du Para, a indiqué à l’AFP un porte-parole de la police fédérale, précisant que l’enquête devrait confirmer le nombre exact de victimes et leur identité.
«Selon la police civile et les experts médico-légaux, il y avait 20 corps. Le chef de la police fédérale de Braganca, Alexandre Calvinho, a dit qu’il s’agirait de réfugiés haïtiens», a indiqué la police dans un communiqué. Les victimes «seraient mortes de faim et de déshydratation, mais des analyses complémentaires sont nécessaires», est-il ajouté. Une enquête a été ouverte par le bureau du procureur.
«Ça fait beaucoup de cadavres»
Le site d’information G1 a publié une vidéo attribuée à l’un des pêcheurs, montrant un bateau en bois à la peinture bleu délavée flottant dans des eaux peu profondes et un homme dire: «Ça fait beaucoup de cadavres». Braganca est située à plus de 3500 km d’Haïti, en proie depuis plusieurs mois à une grave crise humanitaire et sécuritaire.
L’Organisation internationale pour les migrations (OIM) a alerté ce mois-ci que la situation provoquait un large exode. «Pour la plupart des Haïtiens, la perspective d’une migration régulière reste un obstacle insurmontable, laissant la migration irrégulière comme seul semblant d’espoir», a indiqué l’OIM ces derniers jours.
Selon l’OIM, quelques 360’000 haïtiens ont été déplacés à l’intérieur du pays, dont «un grand nombre à plusieurs reprises», et quelque 13’000 migrants illégaux ont été renvoyés de force en mars par les pays voisins.
Avec AFP