Société
Facebook retire politique, santé et religion du ciblage publicitaire
Les annonceurs raffolent de la possibilité de cibler des consommateurs très finement et à très grande échelle. À partir du 19 janvier, des milliers de catégories, comme l’orientation sexuelle, seront supprimées.
Les utilisateurs de Facebook et Instagram ne pourront bientôt plus être ciblés par des publicités en fonction de leur intérêt pour certains sujets sensibles, comme l’orientation sexuelle et l’affiliation politique, un changement majeur de la part du géant de la publicité en ligne.
«Nous voulons mieux répondre aux attentes mouvantes des personnes sur les méthodes des annonceurs», a indiqué mardi 9 novembre Graham Mudd, le vice-président chargé de la publicité pour le groupe californien.
Anciennement Facebook mais récemment rebaptisée Meta, la maison mère de la famille d’applications sociales traverse une crise de réputation majeure liée aux révélations d’une lanceuse d’alerte, qui l’accuse de faire passer ses profits avant ses usagers.
L’entreprise a réalisé un chiffre d’affaires de 84 milliards de dollars en 2020, principalement grâce aux recettes publicitaires. Les annonceurs raffolent de la possibilité de cibler des consommateurs très finement et à très grande échelle.
Ils peuvent choisir parmi des milliers de catégories d’intérêts, dans lesquelles sont placés les utilisateurs en fonction des pages qu’ils ont consultées ou des pubs sur lesquelles ils ont cliqué.
À partir du 19 janvier, des milliers de catégories seront supprimées, dont celles relevant de l’orientation sexuelle («mariage gay», «culture LGBT»), de problèmes de santé («chimiothérapie», «journée mondiale du diabète»), de pratiques religieuses («Église catholique», «fêtes juives»), d’affiliations politiques, d’ethnicité, etc.
L’idée est d’empêcher des organisations de faire un mauvais usage de ces catégories, comme encourager des personnes à faire des choses répréhensibles ou dangereuses parce qu’ils sont homosexuels, musulmans ou atteints d’un cancer, par exemple.
En janvier dernier, le site Tech Transparency Project avait dénoncé des pubs pour des étuis de revolver ou des gilets pare-balles ciblant de membres de groupes d’extrême droite sur Facebook avant les émeutes de Washington.
Des autorités américaines en charge du logement ont aussi intenté des poursuites en 2019 contre Facebook, accusé d’autoriser les petites annonces immobilières qui «excluent les personnes de couleur, les familles avec des enfants, les femmes et les personnes handicapées».
Dans le communiqué, Graham Mudd précise que la décision, «difficile à prendre», est fondée sur des retours d’experts des droits civiques et de législateurs. «Nous savons que cela peut affecter certaines entreprises et organisations», reconnaît le vice-président.
Elles pourront avoir recours à d’autres outils, comme le ciblage de personnes ayant interagi directement avec leur marque ou la géolocalisation, par exemple.
La plateforme a déjà pris des mesures pour donner plus de contrôle aux utilisateurs eux-mêmes sur le type de publicités qu’ils veulent voir, ou moins voir, et compte ajouter des catégories en début d’année prochaine, comme les jeux d’argent ou les régimes alimentaires.
Société
Afghanistan : 33 morts en trois jours dans des inondations
Au moins 33 personnes ont péri depuis vendredi dans des inondations et crues subites en Afghanistan, a annoncé dimanche un responsable du Département de la gestion des catastrophes naturelles. Une vingtaine des 34 provinces afghanes enregistre actuellement un niveau élevé de précipitations, y compris la province de Kaboul.
«D’après les premières informations, depuis vendredi, des crues subites ont provoqué de lourdes pertes humaines et financières», a déclaré le porte-parole Janan Sayeq. «Trente-trois personnes sont mortes et 27 ont été blessées». La plupart des décès sont imputables à la chute de toitures, a-t-il précisé.
Les précipitations ont par ailleurs entraîné la destruction totale ou partielle de près de 600 maisons et ont détruit 580 kilomètres de routes. Près de 800 hectares de terres agricoles ont été submergés et 200 têtes de bétail tuées, a ajouté le porte-parole.
Bouleversements climatiques
Ces inondations touchent quasiment toutes les régions en ce printemps, période traditionnelle de pluies en Afghanistan. Les prévisions pour la semaine à venir font état de davantage de pluies dans le pays, notamment dans les provinces de Kaboul ou de Ghazni (centre-est), Nangarhar (est) ou Kandahar (sud).
Quelque 60 personnes avaient été tuées après de fortes précipitations lors des trois dernières semaines de mars dans le pays. L’Afghanistan a connu un hiver très sec et est très touché par les bouleversements climatiques.
Selon les scientifiques, ce pays ravagé par quatre décennies de guerre et qui figure parmi les plus pauvres du monde, est aussi l’un des plus mal préparés pour faire face aux conséquences du changement climatique.
Avec AFP
Société
Brésil : 20 migrants haïtiens présumés retrouvés morts sur un bateau
Vingt corps qui seraient ceux de migrants haïtiens ont été retrouvés dans une embarcation sur un fleuve du nord du Brésil, dans un état de décomposition avancée et présentant des signes de déshydratation et de faim, a indiqué samedi la police.
Des pêcheurs ont alerté les autorités après avoir remarqué l’embarcation dérivant près de la ville de Braganca, sur la côte nord du Brésil, dans l’État du Para, a indiqué à l’AFP un porte-parole de la police fédérale, précisant que l’enquête devrait confirmer le nombre exact de victimes et leur identité.
«Selon la police civile et les experts médico-légaux, il y avait 20 corps. Le chef de la police fédérale de Braganca, Alexandre Calvinho, a dit qu’il s’agirait de réfugiés haïtiens», a indiqué la police dans un communiqué. Les victimes «seraient mortes de faim et de déshydratation, mais des analyses complémentaires sont nécessaires», est-il ajouté. Une enquête a été ouverte par le bureau du procureur.
«Ça fait beaucoup de cadavres»
Le site d’information G1 a publié une vidéo attribuée à l’un des pêcheurs, montrant un bateau en bois à la peinture bleu délavée flottant dans des eaux peu profondes et un homme dire: «Ça fait beaucoup de cadavres». Braganca est située à plus de 3500 km d’Haïti, en proie depuis plusieurs mois à une grave crise humanitaire et sécuritaire.
L’Organisation internationale pour les migrations (OIM) a alerté ce mois-ci que la situation provoquait un large exode. «Pour la plupart des Haïtiens, la perspective d’une migration régulière reste un obstacle insurmontable, laissant la migration irrégulière comme seul semblant d’espoir», a indiqué l’OIM ces derniers jours.
Selon l’OIM, quelques 360’000 haïtiens ont été déplacés à l’intérieur du pays, dont «un grand nombre à plusieurs reprises», et quelque 13’000 migrants illégaux ont été renvoyés de force en mars par les pays voisins.
Avec AFP