Société
En Lozère, 15 ans de prison pour s’être acharné sur un retraité
Deux hommes ont été condamnés mercredi 20 octobre à 15 ans de prison par la Cour d’assises de la Lozère pour avoir séquestré et violenté sans retenue un octogénaire pour un magot imaginaire, une violence rare dans un département réputé tranquille.
Sébastien Pastot, un maçon de 34 ans originaire du nord de la France, et Franck Théobald, un Gardois de 39 ans avaient réitéré leurs aveux mercredi matin, au troisième et dernier jour de leur procès.
15 ans de réclusion criminelle
En début de soirée, ils ont été reconnus coupables d’avoir, dans la nuit du 28 au 29 janvier 2019, séquestré et volé de l’argent et divers objets, avec l’aide d’une arme, à Denys Tichit, un ancien ingénieur de 81 ans qui vivait dans une maison isolée à Chastel-Nouvel, un village situé à cinq kilomètres sur les hauteurs de Mende.
Et ils ont été condamnés à 15 ans de réclusion criminelle, assortie d’une peine de sûreté de sept ans et demi et d’une injonction de soins.
L’avocat général, Vincent Blériot, s’était montré moins sévère en requérant une peine de 13 ans de prison pour les deux hommes qui encouraient une peine maximale de 30 ans de réclusion.
«Les parties civiles sont satisfaites car c’est une peine adaptée aux actes perpétrés», a réagi Me Jean-Philippe Galtier, avocat de Florence Tichit, l’une des deux filles de la victime.
La sanction est jugée «un peu élevée» par l’avocate de Franck Théobald, Me Hélène Mordacq et «importante» pour celui de Sébastien Pastot, Me Cédric Galandrin. Les deux avocats ont indiqué qu’ils mettraient à profit le délai de 10 jours dont ils disposent pour réfléchir à un éventuel appel.
Un butin dérisoire
La culpabilité des deux hommes faisait peu de doutes tant les deux compagnons de beuveries à Mende avaient laissé de traces de leur passage, ce qui avait permis leur arrestation deux mois plus tard.
Interrogés mercredi matin, ils avaient reconnu avoir organisé ensemble cette expédition chez Denys Tichat, expliquant s’être persuadés que le retraité, chez qui Sébastien Pastot avait réalisé des travaux quelques mois plus tôt, détenait des milliers d’euros dans un coffre-fort.
Cagoulés, armés et très alcoolisés, selon leurs dires, les deux hommes ont sorti l’octogénaire de son lit, aux alentours de minuit. Sous la menace d’un fusil, ils lui ont asséné des coups de crosse, de poing et de pied, l’ont traîné au sol et ligoté pour qu’il leur révèle où il cachait son argent.
Malgré ses protestations, ils se sont acharnés sur le vieil homme, qui ne possédait pas de coffre-fort, avant de repartir en n’emportant qu’une soixantaine d’euros et quelques bouteilles d’alcool.
Pour le vieil homme, la «souffrance» endurée cette nuit-là a été terrible et les séquelles demeurent importantes, puisqu’il «ne reconnaît plus personne» et vit désormais dans une maison de retraite, a souligné dans sa plaidoirie un autre avocat des parties civiles, Me Alain Dibandjo.
Bien qu’ils aient exprimé des regrets et qu’ils vivaient à l’époque dans une certaine précarité sociale, Sébastien Pastot et Franck Théobald «avaient les clés pour s’en sortir» et étaient «parfaitement libres de ne pas former ce duo criminel», avait souligné l’avocat général dans son réquisitoire.
Société
Afghanistan : 33 morts en trois jours dans des inondations
Au moins 33 personnes ont péri depuis vendredi dans des inondations et crues subites en Afghanistan, a annoncé dimanche un responsable du Département de la gestion des catastrophes naturelles. Une vingtaine des 34 provinces afghanes enregistre actuellement un niveau élevé de précipitations, y compris la province de Kaboul.
«D’après les premières informations, depuis vendredi, des crues subites ont provoqué de lourdes pertes humaines et financières», a déclaré le porte-parole Janan Sayeq. «Trente-trois personnes sont mortes et 27 ont été blessées». La plupart des décès sont imputables à la chute de toitures, a-t-il précisé.
Les précipitations ont par ailleurs entraîné la destruction totale ou partielle de près de 600 maisons et ont détruit 580 kilomètres de routes. Près de 800 hectares de terres agricoles ont été submergés et 200 têtes de bétail tuées, a ajouté le porte-parole.
Bouleversements climatiques
Ces inondations touchent quasiment toutes les régions en ce printemps, période traditionnelle de pluies en Afghanistan. Les prévisions pour la semaine à venir font état de davantage de pluies dans le pays, notamment dans les provinces de Kaboul ou de Ghazni (centre-est), Nangarhar (est) ou Kandahar (sud).
Quelque 60 personnes avaient été tuées après de fortes précipitations lors des trois dernières semaines de mars dans le pays. L’Afghanistan a connu un hiver très sec et est très touché par les bouleversements climatiques.
Selon les scientifiques, ce pays ravagé par quatre décennies de guerre et qui figure parmi les plus pauvres du monde, est aussi l’un des plus mal préparés pour faire face aux conséquences du changement climatique.
Avec AFP
Société
Brésil : 20 migrants haïtiens présumés retrouvés morts sur un bateau
Vingt corps qui seraient ceux de migrants haïtiens ont été retrouvés dans une embarcation sur un fleuve du nord du Brésil, dans un état de décomposition avancée et présentant des signes de déshydratation et de faim, a indiqué samedi la police.
Des pêcheurs ont alerté les autorités après avoir remarqué l’embarcation dérivant près de la ville de Braganca, sur la côte nord du Brésil, dans l’État du Para, a indiqué à l’AFP un porte-parole de la police fédérale, précisant que l’enquête devrait confirmer le nombre exact de victimes et leur identité.
«Selon la police civile et les experts médico-légaux, il y avait 20 corps. Le chef de la police fédérale de Braganca, Alexandre Calvinho, a dit qu’il s’agirait de réfugiés haïtiens», a indiqué la police dans un communiqué. Les victimes «seraient mortes de faim et de déshydratation, mais des analyses complémentaires sont nécessaires», est-il ajouté. Une enquête a été ouverte par le bureau du procureur.
«Ça fait beaucoup de cadavres»
Le site d’information G1 a publié une vidéo attribuée à l’un des pêcheurs, montrant un bateau en bois à la peinture bleu délavée flottant dans des eaux peu profondes et un homme dire: «Ça fait beaucoup de cadavres». Braganca est située à plus de 3500 km d’Haïti, en proie depuis plusieurs mois à une grave crise humanitaire et sécuritaire.
L’Organisation internationale pour les migrations (OIM) a alerté ce mois-ci que la situation provoquait un large exode. «Pour la plupart des Haïtiens, la perspective d’une migration régulière reste un obstacle insurmontable, laissant la migration irrégulière comme seul semblant d’espoir», a indiqué l’OIM ces derniers jours.
Selon l’OIM, quelques 360’000 haïtiens ont été déplacés à l’intérieur du pays, dont «un grand nombre à plusieurs reprises», et quelque 13’000 migrants illégaux ont été renvoyés de force en mars par les pays voisins.
Avec AFP