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En France, Eric Dupond-Moretti réaffirme sa sérénité face à sa mise en examen
«Si j’avais eu envie de démissionner, j’aurais démissionné», a déclaré le garde des Sceaux, soupçonné d’avoir profité de sa fonction pour régler ses comptes avec des magistrats.
«Je suis très serein» a réaffirmé mardi 5 octobre le ministre de la Justice Éric Dupond-Moretti interrogé sur sa mise en examen en juillet pour «prise illégale d’intérêts», excluant catégoriquement une démission du gouvernement.
«Si vous saviez ce que j’ai fait depuis que j’ai été mis en examen vous verriez que je suis pleinement ministre de la Justice», a affirmé le garde des Sceaux invité de BFMTV.
Interrogé pour savoir s’il avait songé à démissionner, il a répondu: «Pas du tout». «Si j’avais eu envie de démissionner, j’aurais démissionné», a-t-il dit.
Reconnaissant que sa mise en examen avait été «très difficile à vivre» pour lui et ses proches, Eric Dupond-Moretti a dénoncé «une guerre» déclarée selon lui «par certains représentants de syndicats» de magistrats.
Sa mise en examen, une première pour un garde des Sceaux en exercice
Le 16 juillet, à l’issue de six heures d’interrogatoire de la Cour de justice de la République (CJR), Eric Dupond-Moretti a été mis en examen, une première pour un garde des Sceaux en exercice.
Il est soupçonné d’avoir profité de sa fonction pour régler ses comptes avec des magistrats avec lesquels il avait eu maille à partir quand il était avocat, ce qu’il réfute.
La CJR, seule juridiction habilitée à poursuivre et juger les membres du gouvernement pour les crimes et délits commis «dans l’exercice de leurs fonctions», avait ouvert en janvier une information judiciaire pour «prise illégale d’intérêts» après les plaintes de syndicats de magistrats et de l’association Anticor dénonçant des situations de conflits d’intérêts dans deux dossiers.
Le premier concerne l’enquête administrative ordonnée en septembre 2020 par le garde des Sceaux contre trois magistrats du parquet national financier (PNF) qui ont fait éplucher ses relevés téléphoniques détaillés («fadettes») quand il était encore une star des prétoires.
Dans le second dossier, il lui est reproché d’avoir diligenté des poursuites administratives contre un ancien juge d’instruction détaché à Monaco, Edouard Levrault, qui avait mis en examen un de ses ex-clients et dont il avait critiqué les méthodes de «cow-boy».
Les potentiels conflits d’intérêts du nouveau garde des Sceaux, soulevés dès son arrivée à la Chancellerie par les syndicats de magistrats, avaient finalement conduit fin octobre 2020 à l’écarter du suivi de ses anciennes affaires, désormais sous le contrôle de Matignon.
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La Pologne annonce mener une opération contre un réseau d’espionnage russe
Selon les services de contre-espionnage polonais, le réseau visé avait pour mission «d’affaiblir la position de la Pologne sur la scène internationale, de discréditer l’Ukraine et l’image des institutions de l’Union européenne».
Les services de contre-espionnage polonais ABW ont fait état jeudi d’une opération en cours visant un réseau d’espionnage russe et menée en coordination avec des services d’autres pays. «ABW agit dans le cadre d’une enquête sur des activités d’espionnage menées au nom de la Russie contre des Etats et des institutions de l’Union européenne», a écrit sur X le porte-parole des services spéciaux polonais, Jacek Dobrzynski.
Au cours de l’opération, ABW a effectué mercredi des perquisitions à Varsovie et à Tychy (Sud) et a «interrogé des personnes». L’opération est le fruit d’une coopération entre l’ABW et plusieurs services européens, notamment tchèque, Prague ayant annoncé une opération similaire mercredi. L’objectif du réseau visé par l’opération était «de réaliser les objectifs de politique étrangère du Kremlin, notamment d’affaiblir la position de la Pologne sur la scène internationale, de discréditer l’Ukraine et l’image des institutions de l’Union européenne», écrit ABW dans un communiqué. Ces objectifs devaient être réalisés via un site internet pro-russe «voice-of-europe.eu».
L’opération d’ABW est également le résultat d’une mise en état d’accusation en janvier d’un Polonais soupçonné d’espionnage pour le compte des services secrets russes, a encore indiqué ABW. «L’homme, infiltré parmi les parlementaires polonais et européens, a exécuté des tâches commandées et financées par des collaborateurs des services de renseignement russes», notamment des activités de propagande, désinformation et provocation politique, destinées à «bâtir des zones d’influence russes en Europe». L’identité de l’homme n’a pas été précisée.
Avec AFP
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«Discrimination capillaire» : les députés adoptent la proposition de loi
Le texte du député guadeloupéen Olivier Serva, qui vise à sanctionner la «discrimination capillaire», notamment au travail, a suscité des réserves quant à son utilité.
L’Assemblée nationale a voté jeudi en première lecture une proposition de loi visant à sanctionner la «discrimination capillaire», notamment au travail, malgré des réserves sur l’utilité de cette initiative. Le texte du député guadeloupéen Olivier Serva (groupe indépendant Liot) a été adopté par 44 voix contre 2, avant d’être transmis au Sénat où son avenir est incertain. Il vise notamment à empêcher des employeurs de contraindre leurs salariés à lisser leurs cheveux pour dissimuler leurs coupes afro, ou à cacher leurs tresses et dreadlocks.
«En France, la discrimination reposant sur l’apparence physique est déjà punie en théorie», a convenu le député Serva. «Mais de la théorie à la réalité il y a un gouffre», a-t-il souligné, en plaidant pour «clarifier» une «loi mal comprise ou mal appréhendée». Olivier Serva a évoqué «les femmes noires qui se sentent obligées de se lisser les cheveux» avant un entretien d’embauche, «les personnes rousses , victimes de nombreux préjugés négatifs», ou les «hommes chauves». Le gouvernement a porté un «regard bienveillant» sur le texte, s’en remettant à «la sagesse» des députés . Il a «le mérite de mettre en lumière ce type de discriminations», même si la loi permet «déjà de lutter» contre elles, a relevé la ministre à l’égalité femmes-hommes Aurore Bergé.
«Idéologie militante»
«Femme noire originaire de la République de Guinée», «je suis ici avec mes tresses, mes perruques», a décrit la députée macroniste Fanta Berete. «Quand je postulais à certains emplois, on m’a signifié que je devais me lisser mes cheveux», a-t-elle témoigné. Le texte est inspiré de législations en vigueur dans plusieurs Etats des Etats-Unis, notamment du «Crown Act» promulgué en 2019 en Californie contre la discrimination capillaire. La gauche a soutenu ce texte. C’est un problème «réel, sérieux et politique», qui «touche principalement les femmes» et les «personnes racisées», a souligné l’Insoumise Danièle Obono, dénonçant tout comme l’écologiste Sabrina Sebaihi un «racisme systémique».
Ce dernier terme a hérissé la droite. Dans le tumulte, le LR Xavier Breton a dénoncé une «idéologie militante», des «propos qui ne visent qu’à fracturer notre société». Il a combattu la proposition de loi, «du droit bavard», «une fuite en avant» vers une «liste de discriminations» au risque d’établir «une hiérarchie». À l’extrême droite, le RN Philippe Schreck a appelé à ne «pas moquer ou railler» cette proposition de loi, mais s’est interrogé. «Est-ce que nous nous occupons des problèmes quotidiens des Français», dans un pays «quasi en faillite» ? «Il serait bon rapidement de passer à autre chose», a-t-il réclamé.
Avec AFP