Société
Drogues : les «salles de shoot» sont «utiles et efficaces», selon une mission de l’Assemblée
Les salles de consommation à moindre risque (SCMR) pour toxicomanes sont «utiles et efficaces» mais doivent être implantées de préférence dans des quartiers où la consommation est déjà active, estiment deux députés chargés d’une mission flash.
Demandant à leurs collègues de «ne pas parler de salle de shoot, terme péjoratif pour les personnels du secteur mais aussi pour les usagers», les rapporteurs, Caroline Janvier (LREM) et Stéphane Viry (LR), considèrent que le dispositif légal autorisant les SCMR «doit être maintenu, et qu’il est pertinent pour prendre en charge les usagers de crack», ont-il expliqué mardi devant la commission des affaires sociales de l’Assemblée. Cette dernière les avait chargé de cette mission en vue du projet de loi de financement de la sécurité sociale (PLFSS).
«Ces salles doivent être pérennisées mais pas généralisées», a dit Caroline Janvier alors que le cadre expérimental qui autorise les SCMR depuis 2016 arrive à son terme en 2022. Début juin, le cabinet du ministre de la Santé Olivier Véran avait jugé «positif» le bilan des deux structures de ce genre testées à Paris et Strasbourg depuis 2016.
Mais «ces salles ne peuvent se concevoir que dans un parcours médical complet» car leur but «n’est effectivement pas de sevrer des toxicomanes», a dit Stéphane Viry, préconisant pour cela de «développer les lits en addictologie pour permettre le sevrage» et «les lieux de postcure».
Ces SCMR «doivent être issues d’initiatives locales, portées par les municipalités et conçues en concertation» notamment avec le voisinage, disent encore les rapporteurs.
Fortes tensions dans le nord-est parisien
Le sujet provoque de fortes tensions dans le nord-est parisien, où la maire PS Anne Hidalgo a proposé au Premier ministre Jean Castex quatre nouveaux sites, sans évoquer d’éventuels lieux de consommation, afin de sortir les consommateurs de crack «de la rue et de leur dépendance».
«L’ouverture de salles au niveau de scènes déjà existantes doit être privilégié afin de garantir l’efficacité du dispositif mais aussi de ne pas créer de nouveaux lieux de fixation», disent encore Caroline Janvier et Stéphane Viry.
«Une salle mal ouverte, mal implantée va générer des difficultés, des conséquences collatérales très dures, pénalisantes pour l’idée même de la salle», a déclaré le député LR des Vosges.
La volonté de la maire de Paris d’ouvrir un de ces «espaces intégrés de prise en charge» dans le XXe arrondissement, jusqu’ici peu concerné par le crack, a provoqué une levée de boucliers des riverains rue Pelleport, où ils ont identifié une école maternelle vacante, entourée d’écoles et de crèches, comme le site choisi.
Mais «pour l’instant, il n’est pas question de lieu d’inhalation» rue Pelleport, a assuré le premier adjoint (PS) Emmanuel Grégoire à l’AFP. Le maire d’arrondissement Eric Pliez doit rencontrer les riverains mercredi.
Pour les rapporteurs, la possibilité d’ouvrir des espaces de consommation «au sein de certains Caarud» (centres d’accueil et d’accompagnement à la réduction des risques pour usagers de drogues), petites structures où la consommation est jusqu’ici interdite, «doit être étudiée».
Société
Guerre en Ukraine : un avion militaire russe s’écrase au large de la Crimée, le pilote survit
Un avion militaire russe s’est écrasé ce jeudi au large de la Crimée, péninsule ukrainienne annexée en 2014 par la Russie, et le pilote a eu le temps de s’éjecter, a indiqué le gouverneur local installé par Moscou.
«Un avion militaire est tombé en mer (…) Le pilote s’est éjecté. Il a été récupéré par les sauveteurs de Sébastopol à une distance de 200 mètres du rivage. Sa vie n’est pas en danger», a indiqué sur Telegram Mikhaïl Razvojaïev.
Avec AFP
Société
États-Unis : la passagère d’un vol Delta menacée d’exclusion car elle ne portait pas de soutien-gorge
Une passagère menacée d’être débarquée d’un vol car elle ne portait pas de soutien-gorge sous son t-shirt a dénoncé jeudi une «humiliation» discriminatoire et a réclamé un rendez-vous avec le patron de la compagnie américaine Delta.
L’incident remonte à fin janvier: Lisa Archbold venait de monter à bord d’un avion devant relier Salt Lake City à San Francisco, lorsqu’une hôtesse l’a selon elle prise à part avant le décollage, car son t-shirt laissait deviner la forme de ses seins et de ses tétons.
«L’hôtesse lui a dit que lorsque des passagers portent des vêtements offensants ou révélateurs, la politique officielle de Delta est de les exclure du vol», a expliqué son avocate, Gloria Allred, devant la presse à Los Angeles, en dénonçant un comportement «discriminatoire».
Pour pouvoir rester à bord, cette femme de 38 ans a dû mettre une veste par-dessus son t-shirt. «J’ai été prise pour cible et humiliée», a raconté Mme Archbold, en détaillant comment l’hôtesse l’avait convoquée, puis sortie de l’avion devant les autres passagers. «L’impuissance était pire que l’humiliation.»
Plutôt que de porter plainte, cette DJ réclame un rendez-vous avec le patron de Delta pour demander la modification d’une politique qu’elle estime discriminatoire. Selon cette logique, «que fera Delta pour les jeunes filles de moins de 18 ans ?», a ironisé son avocate.
«À quel âge la jeune fille doit-elle s’assurer que ses tétons ne sont pas visibles sous un t-shirt ?» «Aux dernières nouvelles, les talibans ne sont pas en charge de Delta», a asséné Mme Allred.
«Les seins ne sont pas des armes de guerre»
«Les passagers masculins ne sont pas obligés de couvrir leurs t-shirts avec une chemise ou une veste», a poursuivi l’avocate. «Ils ne sont pas non plus obligés de porter un soutien-gorge pour embarquer ou rester à bord d’un avion et les femmes ne devraient pas être obligées d’en porter.»
Selon l’avocate, le cadre réglementaire américain autorise les compagnies aériennes à exclure un passager d’un vol uniquement s’il représente un risque pour la sécurité de l’avion ou des passagers. Ce qui n’était pas le cas de Mme Archbold.
«Ni ses seins ni ceux d’aucune autre femme n’ont jamais essayé de prendre le contrôle d’un avion», a-t-elle rappelé. «Les seins ne sont pas des armes de guerre et ce n’est pas un crime pour une femme ou une fille d’en avoir.» Contactée par l’AFP, Delta a indiqué avoir déjà présenté ses «excuses» à cette cliente.
Avec AFP