Société
Détenus français en Iran : Téhéran déplore «l’interventionnisme» de Paris

L’attitude «non-constructive» de la France vis-à-vis de l’Iran et son «interventionnisme» ne facilitent pas les discussions sur une éventuelle libération des Français détenus dans le pays, a déclaré lundi un responsable de la diplomatie iranienne.
«J’espère que nous allons assister à une évolution positive dans ce dossier», a dit le porte-parole du ministère des Affaires étrangères, Nasser Kanani, lors de son point de presse hebdomadaire.
«Bien sûr, les positions et les actions des pays peuvent jouer un rôle positif» pour cela. Or «le gouvernement français a adopté une attitude non-constructive et fait preuve d’interventionnisme dans la situation récente de la République islamique», a-t-il ajouté, répondant à la question d’une journaliste française présente à Téhéran. «Naturellement, la poursuite de telles actions n’aidera pas au règlement de la question des prisonniers», a conclu Nasser Kanani.
Contestation ferme de la France
La France est l’un des pays ayant dénoncé le plus fermement «la répression» de la vague de protestations qui a secoué l’Iran après la mort le 16 septembre de Mahsa Amini à la suite de son arrestation à Téhéran par la police des mœurs, qui lui reprochait d’avoir enfreint le code vestimentaire strict imposant le port du voile aux femmes en public. Officiellement, six Français sont détenus en Iran: l’enseignante et syndicaliste Cécile Kohler et son compagnon Jacques Paris, le Franco-Irlandais Bernard Phelan, Louis Arnaud et Benjamin Brière, ainsi qu’un autre ressortissant dont l’identité n’a pas été rendue publique.
La chercheuse franco-iranienne Fariba Adelkhah, arrêtée en juin 2019 puis condamnée à cinq ans de prison pour atteinte à la sécurité nationale, a quant à elle été libérée le 10 février.
L’Iran a annoncé dimanche que tout était «prêt» pour mener à bien un échange de prisonniers avec les États-Unis, mais Washington a rejeté cette déclaration comme «un autre mensonge cruel».
Nasser Kanani a affirmé lundi que «les négociations avec les États-Unis se poursuivaient par l’intermédiaire de médiateurs», les deux pays n’entretenant pas de relations diplomatiques.
Il a réaffirmé qu’un «accord écrit avait été signé en mars 2022» pour qu’un échange de prisonniers soit organisé sans «être lié» aux négociations en vue de la levée des sanctions dans le dossier du nucléaire iranien.
Avec AFP

Société
Paris : ouverture du procès sur l’assassinat d’une femme, sur fond de sorcellerie vaudoue

Deux femmes et un homme comparaissent depuis ce mardi 28 mars devant la cour d’assises de Paris pour l’assassinat en 2019, sur fond de sorcellerie vaudoue, d’une femme de 36 ans, épouse de l’une des accusées. Dans le box, les trois accusés déclinent leurs identités.
Christy Daupin, l’épouse, longues tresses attachées dans le dos et lunettes rectangulaires sur le nez, est une ex-agente RATP âgée de 42 ans.
Iven Webster, 30 ans, néerlandais d’origine haïtienne, ancien cuisinier, cheveux courts, petite moustache, est soupçonné d’être l’intermédiaire avec la prêtresse vaudoue.
Une «séance (…) qui a mal tourné»
Sabrina Moreau, longs cheveux châtains tombants autour de son visage défait, mouchoir serré dans la main, ex-employée commerciale de 32 ans, était la nouvelle compagne de Christy Daupin.
Sylvia G., mère de deux jeunes enfants et employée d’une enseigne de bricolage, avait été tuée dans le sous-sol de son immeuble à Paris, lors d’un véritable «guet-apens» selon l’accusation.
Selon l’une des accusées, c’est une «séance de désenvoûtement qui a mal tourné». Le corps de la victime avait été découvert un mois plus tard dans un sous-bois de région parisienne.
Les enquêteurs s’étaient rapidement intéressés aux tensions qui existaient dans le couple qu’elle formait avec Christy Daupin. Mariées en 2014, les deux femmes vivaient sous le même toit mais étaient séparées depuis un an.
«Vendre l’âme de leurs enfants»
Sylvia G. avait donné naissance à des jumeaux en 2013 et une procédure d’adoption avait été lancée au bénéfice de son épouse. Mais la victime avait confié à ses proches peu avant ne plus vouloir que Christy Daupin puisse exercer de droits sur les enfants.
Plusieurs témoignages faisaient état de violences et de menaces de mort proférées par Christy Daupin qui suspectait, selon l’accusation, son épouse d’avoir été envoûtée par sa nouvelle petite amie.
Selon l’enquête, un de ses coaccusés, Iven Webster, l’avait mise en contact courant 2018 avec une «prêtresse vaudoue» vivant en Haïti. Christy Daupin s’était rapidement imprégnée de cette croyance et persuadée que Sylvia, sous l’emprise d’un sort, voulait la tuer, «vendre l’âme de leurs enfants», voire vendre les organes des jumeaux.
Selon l’accusation, l’assassinat de Sylvia G. s’est produit en présence de Christy Daupin, de sa nouvelle relation amoureuse, Sabrina Moreau, et d’Iven Webster. Les causes de la mort n’ont pas pu être déterminées.
Seule Sabrina Moreau reconnaît l’intention homicide, expliquant lors de l’instruction que la «sorcière vaudoue» avait convaincu Christy Daupin de la nécessité d’éliminer Sylvia G.
Avec AFP
Société
Un lycéen en garde à vue pour l’incendie d’un lycée du Nord

Un lycéen de 15 ans a été placé en garde-à-vue dans le cadre de l’enquête sur l’incendie qui a endommagé lundi la façade du lycée Raymond Queneau de Villeneuve-d’Ascq, près de Lille, entraînant une journée de suspension des cours, a-t-on appris auprès du parquet.
Pas de blessés
«Une enquête a été diligentée du chef de dégradations par incendie ou moyen dangereux», a indiqué à l’AFP la procureure de Lille Carole Étienne, précisant que l’incendie était parti «d’une barricade constituée de caddies, palettes et matelas» avant de se propager à l’entrée du lycée.
«Un des mis en cause, lycéen, âgé de 15 ans et demi, a été identifié, interpellé et placé en garde à vue» lundi, a-t-elle ajouté, rappelant que la peine encourue pour ce type d’actes est de 10 ans d’emprisonnement et 150.000 euros d’amende. L’incendie a dégradé la façade du bâtiment sur deux étages.
Selon l’Académie de Lille, «un groupe d’individus extérieur au lycée aurait mis le feu» très tôt lundi matin. Une quinzaine de personnes ont été évacuées, mais l’incendie n’a pas fait de blessés.
Avec AFP