Société
De la prison ferme requise pour trafic d’ivoire et de cornes de rhinocéros
«Un massacre écologique»: jusqu’à six ans de prison ferme a été requis mardi 7 septembre à Rennes pour un vaste trafic d’ivoire et de cornes de rhinocéros. Les peines les plus lourdes ont été réclamées contre les «Rathkeale Rovers», un groupe irlandais de délinquance itinérante.
Cette affaire constitue «un véritable massacre culturel et écologique», a lancé le représentant du ministère public Vincent Mailly, en référence au braconnage engendré par ce trafic.
Il a requis des peines de prison ferme à l’encontre des quatre membres des «Rathkeale Rovers», un groupe criminel issu de la communauté irlandaise des gens du voyage, dont l’arrestation en septembre 2015 avait marqué le début de l’enquête.
32.800 d’euros en espèce dans leur véhicule
Tom Greene, 33 ans, qui avait été arrêté à deux reprises en possession de quatre défenses d’éléphant puis d’une corne de rhinocéros, a été qualifié par le magistrat de «prédateur qui ne tient pas le fusil» et de «VRP de la corne de rhinocéros»: six ans de prison ont été requis à son encontre.
Pour son frère Richard O’Riley, 35 ans, qui l’accompagne dans ses affaires, le procureur a requis quatre ans de prison. Il a enfin requis un an de prison à l’encontre de leurs complices Edward Gammel, 29 ans, et Daniel Mc Carthy, 33 ans.
Le magistrat a également demandé des mandats d’arrêt contre ces prévenus de nationalité britannique, qui ne se sont pas présentés au procès.
«Ces réquisitions sont culturelles car elles sont complètement disproportionnées par rapport au rôle des travellers (voyageurs, ndlr)», s’est insurgé Me Philippe Péjoine, qui défend deux des prévenus.
L’avocat bordelais a décrit ses clients comme des «besogneux frustres» et «peu éduqués» qui prennent «un petit billet» en faisant du trafic mais ne génèrent pas l’essentiel du profit.
Trois des «Rathkeale Rovers», qui se disent brocanteurs, avaient été arrêtés par les douaniers dans la nuit du 10 au 11 septembre 2015 sur la nationale 10, dans la Vienne. À bord de leur véhicule: quatre défenses d’éléphant d’Afrique de 42,6 kg et 32.800 euros en espèces.
Les douaniers vont alors mettre au jour deux réseaux de trafic international d’ivoire brut et de corne de rhinocéros vers le Vietnam et la Chine, tous deux en relation avec les «Rathkeale Rovers».
Cinq ans de prison requis contre un chef d’entreprise
«Les Irlandais sont des as de l’échappatoire», a décrit à la barre Jacky Bonnemains, de l’association Robin des Bois, partie civile au procès. «Ils sont suspectés d’avoir volé des cornes de rhinocéros dans de nombreux musées de l’Union européenne», a-t-il pointé.
Dans son réquisitoire, le procureur a également requis cinq ans de prison, dont deux ans avec sursis, contre David Ta, chef d’entreprise de 51 ans, spécialisé dans l’exportation d’antiquités et de parfums, soupçonné d’avoir dirigé une filière franco-vietnamienne de trafic de défenses d’éléphant.
Ce dernier, chez qui 14 défenses d’éléphants d’Afrique avaient été découvertes cachées sous une palette sans document justificatif valide, s’est présenté lundi comme un simple collectionneur, laissant le tribunal dubitatif.
À partir des photos contenues dans le téléphone de David Ta, les enquêteurs ont aussi dénombré 62 défenses ayant transité par son entreprise entre novembre 2015 et avril 2016.
«M. Ta est un collectionneur mais, avant tout, c’est un passionné», a avancé son avocate Me Aurélie Sourisseau, dénonçant la «théorie absurde qui consisterait à le mettre à la tête d’un cartel de l’ivoire».
À l’encontre de l’assistant de David Ta, Quan Do Danh, 41 ans, chez qui «un atelier de découpe d’ivoire» a été découvert, trois ans ont été requis, dont deux avec sursis.
Le magistrat a requis des peines plus légères contre les membres supposés de la filière franco-chinoise, à savoir une peine de deux ans de prison, dont 18 mois avec sursis, une autre de deux ans intégralement assortie du sursis et une relaxe.
Les services des douanes ont réclamé une amende de 1,177 million d’euros. «Vous pouvez, par la rigueur de votre condamnation, étouffer cette folie du trafic faunique», a déclaré M. Bonnemains au tribunal.
Car «avant la contrebande, il y a le braconnage, qui prend des proportions extrêmement importantes, cruelles, quasiment militaires.»
Société
Iran : un footballeur suspendu et condamné pour avoir fait un câlin à une supportrice
Le gardien international Hossein Hosseini a été suspendu un match par la Fédération iranienne de football pour avoir enlacé une supportrice lors d’un match de championnat, a annoncé lundi un média sportif local.
L’incident s’est produit le 12 avril lorsqu’une supportrice de l’Esteghlal de Téhéran avait interrompu le match entre son club et Aluminium Arak en entrant sur le terrain.
Hossein Hosseini avait pris brièvement la jeune fille dans ses bras après son arrestation par les agents de sécurité du stade.
La fédération a condamné le joueur à une amende de 300 millions de tomans (4.400 euros) et une suspension d’un match pour «mauvais comportement envers les agents de sécurité du match», a indiqué le quotidien Khabar Varzeshi.
Les femmes autorisées dans les stades depuis 2022
La République islamique interdit à un homme de toucher une femme hors du cercle familial et la présence des femmes dans un stade en Iran a longtemps été interdite.
En janvier 2022, elles avaient ainsi été autorisées à assister à un match international pour la première fois en près de trois ans. Agé de 31 ans, Hossein Hosseini a passé la quasi-totalité de sa carrière à l’Esteghlal, l’un des clubs les plus populaires d’Iran.
Remplaçant dans l’équipe nationale, il a joué un match du premier tour du Mondial 2022 au Qatar, contre l’Angleterre. L’Esteghlal, surnommé les «Bleus de la capitale», est en tête du championnat iranien à six journées de la fin de la saison.
Avec AFP
Société
Afghanistan : 33 morts en trois jours dans des inondations
Au moins 33 personnes ont péri depuis vendredi dans des inondations et crues subites en Afghanistan, a annoncé dimanche un responsable du Département de la gestion des catastrophes naturelles. Une vingtaine des 34 provinces afghanes enregistre actuellement un niveau élevé de précipitations, y compris la province de Kaboul.
«D’après les premières informations, depuis vendredi, des crues subites ont provoqué de lourdes pertes humaines et financières», a déclaré le porte-parole Janan Sayeq. «Trente-trois personnes sont mortes et 27 ont été blessées». La plupart des décès sont imputables à la chute de toitures, a-t-il précisé.
Les précipitations ont par ailleurs entraîné la destruction totale ou partielle de près de 600 maisons et ont détruit 580 kilomètres de routes. Près de 800 hectares de terres agricoles ont été submergés et 200 têtes de bétail tuées, a ajouté le porte-parole.
Bouleversements climatiques
Ces inondations touchent quasiment toutes les régions en ce printemps, période traditionnelle de pluies en Afghanistan. Les prévisions pour la semaine à venir font état de davantage de pluies dans le pays, notamment dans les provinces de Kaboul ou de Ghazni (centre-est), Nangarhar (est) ou Kandahar (sud).
Quelque 60 personnes avaient été tuées après de fortes précipitations lors des trois dernières semaines de mars dans le pays. L’Afghanistan a connu un hiver très sec et est très touché par les bouleversements climatiques.
Selon les scientifiques, ce pays ravagé par quatre décennies de guerre et qui figure parmi les plus pauvres du monde, est aussi l’un des plus mal préparés pour faire face aux conséquences du changement climatique.
Avec AFP