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Crise humanitaire au Niger et au Sahel : une ONG tire la sonnette d’alarme
L’ONG International rescue committee (IRC) s’est alarmée jeudi 27 octobre de la situation humanitaire «très grave» au Niger et plus largement au Sahel, notamment en raison de la dégradation sécuritaire engendrée par les groupes djihadistes.
«Je suis venu pour tirer une sonnette d’alarme, pour alerter la communauté internationale sur la situation au Sahel, sur le nombre de personnes qui sont affectées par la combinaison des conflits et des effets du changement climatique», a affirmé jeudi à l’AFP Harlem Désir, vice-Président Europe de l’IRC.
«Malnutrition aiguës»
Arrivé en début de semaine au Niger, l’ancien ministre français a visité des sites de déplacés à Ouallam dans l’ouest du Niger près de la frontière du Mali où des habitants ont fui les violences des groupes djihadistes. «La situation est très grave au Niger et extrêmement grave au Burkina», autre pays victime des violences djihadistes.
Le Niger compte plus de 660.000 personnes déplacées ou réfugiées, en raison des conflits de la région, des attaques des groupes armés et aussi des conséquences du changement climatiques, a expliqué Harlem Désir.
L’insécurité alimentaire y «touche 4,4 millions de personnes» et «les cas de malnutrition aiguë des enfants de moins de cinq ans sont devenus dramatiques», a-t-il pointé.
Il a déploré que seuls 43% des besoins de financement humanitaires soient disponibles pour ce pays pauvre soit un manque «de plus de 317 millions de dollars». En outre, les attaques des groupes armés «rendent difficile l’accès humanitaire», a-t-il dénoncé.
Le Niger est confronté à la violence djihadiste sur plusieurs pans de son territoire, dans l’ouest près du Burkina et du Mali, dans le sud-est près du Nigeria et du Lac Tchad notamment.
«Crise oubliée»
Au Burkina, une grande partie des deux millions de personnes déplacées, «sont dans des villes assiégées» ou «sous blocus» des djihadistes, et «n’ont plus accès à la nourriture, à l’eau et aux médicaments», a également relevé Harlem Désir.
Le Sahel «ne doit pas devenir une crise oubliée», a-t-il conclu, invitant la communauté internationale à «répondre» notamment par des «financements» adéquats.
Le Niger, où de graves inondations ont fait près de 200 morts depuis juin, est frappé par une grave crise alimentaire, renforcée par les violences djihadistes qui ont empêché les paysans de cultiver leurs champs.
Selon l’ONU, le taux de malnutrition aiguë chez les enfants pourrait atteindre 12,5% cette année, dépassant le seuil d’urgence de 10% fixé par l’Organisation mondiale de la santé (OMS).
Avec AFP
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Gaza : l’ONU exige une enquête internationale sur des fosses communes
Lundi, la défense civile de la bande de Gaza a affirmé avoir exhumé en trois jours environ 200 corps de personnes tuées et enterrées par les forces israéliennes dans des fosses communes à l’intérieur de l’hôpital Nasser de Khan Younès.
L’ONU a réclamé mardi une enquête internationale sur les fosses communes découvertes dans les deux principaux hôpitaux de la bande de Gaza, soulignant la nécessité d’une enquête indépendante face au «climat d’impunité» actuel.
Le Haut-Commissariat de l’ONU aux droits de l’homme s’est dit «horrifié» par la destruction du plus grand hôpital de Gaza, al-Shifa, et du deuxième plus grand établissement hospitalier du territoire palestinien, le complexe médical Nasser de Khan Younès.
Dans un communiqué, le Haut-Commissaire aux droits de l’homme, Volker Türk, a demandé que des «enquêtes indépendantes, efficaces et transparentes soient menées». «Compte tenu du climat d’impunité qui prévaut, des enquêteurs internationaux devraient être associés à cette démarche», a-t-il estimé.
«Les hôpitaux ont droit à une protection très spéciale en vertu du droit humanitaire international», a-t-il indiqué. «Et tuer intentionnellement des civils, des détenus et d’autres personnes considérées “hors de combat” est un crime de guerre», a-t-il ajouté.
Lundi, la défense civile de la bande de Gaza a affirmé avoir exhumé en trois jours environ 200 corps de personnes tuées et enterrées par les forces israéliennes dans des fosses communes à l’intérieur de l’hôpital Nasser de Khan Younès.
Quant à l’hôpital d’al-Shifa, l’Organisation mondiale de la santé (OMS) avait indiqué début avril qu’il avait été réduit à une «coquille vide» jonchée de dépouilles humaines par la dernière opération israélienne contre lui.
Des chiffres probablement «sous-estimé»
Les hôpitaux de la bande de Gaza ont été durement visés durant l’opération militaire que mène l’armée israélienne dans le territoire palestinien depuis l’attaque meurtrière perpétrée en Israël le 7 octobre par des combattants du Hamas venus de Gaza.
Selon Israël, le mouvement islamique palestinien a utilisé les hôpitaux afin de mener des attaques, cacher des tunnels et des armes. Le Hamas a démenti ces accusations. Selon des responsables à Gaza, 283 corps ont été retrouvés à l’hôpital Nasser, un chiffre que le Haut-Commissariat de l’ONU tente de vérifier.
«Les victimes auraient été enterrées profondément dans le sol et recouvertes de déchets», a déclaré lors d’un point de presse une porte-parole du Haut-Commissariat, Ravina Shamdasani, ajoutant que des personnes âgées, des femmes et des blessés figuraient parmi les morts. D’autres auraient été «retrouvés les mains liées et sans vêtement».
Elle a par ailleurs indiqué que le chiffre avancé par l’armée israélienne de quelque 200 personnes tuées lors du dernier assaut contre l’hôpital al-Shifa, entre le 18 mars et début avril, pouvait être «sous-estimé». À ce jour, a-t-elle dit, «nous ne pouvons pas corroborer les chiffres exacts» des personnes tuées dans les deux hôpitaux : «c’est la raison pour laquelle nous insistons sur la nécessité d’enquêtes internationales».
Avec AFP
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Sénégal : Bassirou Diomaye Faye plaide pour un partenariat «repensé» avec l’Europe
Le nouveau président sénégalais, Bassirou Diomaye Faye, investi le 2 avril, a plaidé pour un partenariat « rénové » avec l’Union européenne (UE) lors d’une déclaration conjointe avec le président du Conseil européen, Charles Michel, en visite au Sénégal lundi 22 avril.
Entre l’Europe et Dakar, «la coopération est dense et multiforme mais, ensemble, nous voulons un partenariat repensé» et «apte à soutenir la dynamique novatrice que nous voulons imprimer à nos relations», a affirmé le nouveau chef de l’Etat.
M. Faye avait promis dans son programme de rétablir une «souveraineté» qui a été bradée, selon lui, à l’étranger. Il souhaite notamment renégocier des contrats gaziers et pétroliers ainsi que les accords de pêche signés avec l’UE. Les pêcheurs sénégalais sont confrontés à une surexploitation des ressources halieutiques, alors que leur activité représente une part importante de l’économie de ce pays côtier.
«Un modèle économique endogène»
«Lorsqu’il y a le sentiment que des sujets doivent être abordés, on ne doit pas le redouter» pour «apporter des améliorations de part et d’autre», a déclaré M. Michel, en citant «la question de la pêche et des ressources halieutiques».
Le président sénégalais a expliqué que les priorités de son gouvernement «s’articulent autour d’un modèle économique endogène d’industrialisation avec comme rampe de lancement le secteur primaire – agriculture, élevage et pêche – mais aussi le renforcement des infrastructures économiques, telles que les chemins de fer, l’électrification, les télécommunications et le réseau routier». «Les investisseurs européens dont les entreprises ont des compétences avérées dans ces différents secteurs sont les bienvenus», a-t-il ajouté.
Avec AFP