Actualités
Crise au Soudan : les combats entre militaires et paramilitaires se poursuivent malgré la trêve
Le cessez-le-feu de trois jours, qui n’a quasiment jamais été respecté par les deux camps, a été officiellement prolongé de 72 heures par les belligérants.
Les combats au Soudan se poursuivent vendredi à Khartoum et surtout dans la région du Darfour, malgré une prolongation de la trêve conclue entre l’armée et les paramilitaires qui se livrent une guerre ayant fait plus de 500 morts en près de deux semaines.
Peu avant l’expiration à minuit (heure locale) d’un cessez-le-feu de trois jours qui n’a quasiment jamais été respecté par les deux camps, l’armée du général Abdel Fattah al-Burhane et les Forces de soutien rapide (FSR) du général Mohamed Hamdane Daglo, dit «Hemedti», ont annoncé avoir approuvé une prolongation de la trêve pour 72 heures.
Bombardement quotidiens
Dans un communiqué commun diffusé à Washington, les membres du «Quad» sur le Soudan (Arabie Saoudite, Emirats, Royaume-Uni et États-Unis), ainsi que l’Union africaine et l’ONU, ont jugé «bienvenue» cette prolongation du cessez-le-feu et appelé à «sa pleine mise en œuvre» et «à un accès humanitaire sans entrave».
Mais depuis le début du conflit le 15 avril qui a fait également des milliers de blessés, la capitale Khartoum a été bombardée tous les jours par les avions de l’armée et l’artillerie lourde des paramilitaires.
D’autres villes ont été touchées par les combats, en particulier dans la région du Darfour (ouest) à la frontière avec le Tchad. Avocats et médecins au Soudan ont tiré vendredi la sonnette d’alarme pour le Darfour ravagé par des combats meurtriers qui ne faiblissent pas malgré la trêve.
À El-Geneina, chef-lieu du Darfour-Ouest, des combattants ont sorti «mitraillettes, mitrailleuses lourdes et machines de tirs anti-aériens» et «tirent des roquettes sur des maisons», rapporte l’ordre des avocats du Darfour.
L’ONU indique de son côté que «des armes sont distribuées» aux civils.= Les violences se sont accrues après le départ des étrangers, raconte le syndicat des médecins évoquant un «massacre» ayant fait «des dizaines de morts et de blessés».
Quelque 50.000 enfants «souffrant de malnutrition aiguë» sont privés d’aide alimentaire au Darfour, avertit l’ONU qui y a suspendu ses activités après la mort de cinq humanitaires au début des combats.
Peu d’informations filtrent de cette région où une guerre civile déclenchée en 2003 entre le régime d’Omar el-Béchir, déchu en 2019, et des insurgés issus de minorités ethniques a fait environ 300.000 morts et près de 2,5 millions de déplacés, selon l’ONU.
Évacuations massives
Douchant les espoirs d’une transition démocratique, les deux généraux désormais rivaux avaient évincé ensemble les civils du pouvoir lors d’un putsch en 2021. Mais ils ne sont pas parvenus à s’accorder sur l’intégration des paramilitaires dans l’armée avant d’entrer en guerre le 15 avril.
À Khartoum, les habitants de cette ville qui en compte cinq millions tentent de fuir par tous les moyens. Il n’y a plus eau courante ni électricité. Internet et le téléphone fonctionnent par intermittence. L’essence commence à manquer et l’argent liquide également.
«Burhane et Hemedti doivent immédiatement arrêter cette guerre stupide qui se fait sur le dos des civils partout au Soudan et en particulier à El-Geneina et Khartoum», a exhorté l’ordre des avocats.
Les combats ont provoqué un exode massif dans ce pays de 45 millions d’habitants, l’un des plus pauvres au monde. Plusieurs dizaines de milliers de personnes sont déjà arrivées dans les pays frontaliers, notamment l’Éthiopie à l’est et l’Égypte au nord où, selon les autorités égyptiennes, plus de 14.000 Soudanais et 2000 ressortissants d’autres pays sont arrivés. Au total, 270.000 personnes pourraient fuir au Tchad et au Soudan du Sud, selon l’ONU.
Les étrangers, eux, partent désormais le plus souvent par la mer. Un nouveau navire saoudien est ainsi arrivé jeudi soir dans la ville portuaire de Jeddah (ouest), portant à 2.744 le nombre de personnes évacuées par Ryad.
De nombreux pays du monde, notamment les États-Unis, la Chine, la France et le Royaume-Uni ont évacué ces derniers jours leurs ressortissants du Soudan.
Avec AFP
Actualités
Kenya : après la mort du chef des armées, Nairobi entame trois jours de deuil national
Le Kenya a entamé vendredi trois jours de deuil national après la mort dans un accident d’hélicoptère de son chef des armées et de neuf hauts responsables militaires.
«Dernier hommage», titrait en première page le quotidien Daily Nation. Âgé de 61 ans, Francis Omondi Ogolla avait été nommé à la tête des armées le 29 avril 2023 par le président William Ruto. Le bilan tragique de cet accident avait été annoncé jeudi soir par le président à l’issue d’une réunion du Conseil de sécurité kényan qu’il avait convoqué en urgence. Deux militaires ont survécu au crash.
«Un éminent général quatre étoiles est tombé dans l’exercice de ses fonctions et au service du pays», avait poursuivi William Ruto. L’hélicoptère s’est écrasé jeudi en début d’après-midi dans la région reculée de Sindar, dans le comté d’Elgeyo Marakwet, à environ 400 km de Nairobi.
L’armée de l’air a dépêché une équipe d’enquêteurs pour établir les causes de l’accident. Selon le président Ruto, les hauts gradés étaient à bord d’un hélicoptère Bell UH-1B, surnommé «Huey», un appareil développé dans les années 1950 et largement utilisé par l’armée américaine pendant la guerre du Vietnam.
Une perte pour «toute la région»
Des médias kényans ont indiqué qu’il s’agissait du cinquième accident d’hélicoptère militaire en 12 mois, les appareils étant souvent vieux et mal entretenus. En juin 2021, au moins 10 soldats avaient été tués lorsque leur hélicoptère s’était écrasé au cours d’un exercice d’entraînement au sud de Nairobi.
Des messages de condoléances ont été envoyés, entre autres, par l’Union africaine, le groupement régional d’Afrique de l’Est (IGAD) et les ambassades des Etats-Unis, du Royaume-Uni et de l’Union européenne au Kenya. «Cette perte n’est pas seulement ressentie par le Kenya, mais aussi par toute la région», a déclaré le secrétaire général de l’IGAD, Workneh Gebeyehu, sur X.
Passé par l’Ecole militaire de Paris et le National Defence College of Kenya, le général Ogolla avait commencé sa carrière en avril 1984 dans l’armée de l’air, selon le site du ministère kényan de la Défense.
Avec AFP
Actualités
Chine : Apple contraint de retirer les applications WhatsApp et Threads à la demande des autorités
Apple a retiré WhatsApp et Threads de sa boutique d’applications en Chine à la demande des autorités, rapporte vendredi l’agence Bloomberg qui cite le groupe américain Meta, propriétaire des deux programmes visés.
La Chine surveille étroitement ses médias et son internet, soumis à une stricte réglementation et une censure des contenus qui présentent la politique de l’Etat sous un mauvais jour ou sont de nature à créer de l’agitation.
De nombreux sites (Google, Youtube…), applications et réseaux sociaux étrangers (X, Instagram, Facebook…) sont ainsi inaccessibles sans outils informatiques comme des réseaux privés virtuels (VPN) permettant de contourner les blocages.
«L’administration chinoise du Cyberespace (CAC) a ordonné le retrait de ces applications en raison de préoccupations en matière de sécurité nationale», a indiqué Apple dans un communiqué, cité par l’agence d’information financière Bloomberg.
«Nous sommes tenus de respecter les lois des pays dans lesquels nous sommes présents, même si nous ne sommes pas d’accord», a précisé Apple dans un communiqué, toujours selon Bloomberg.
Apple n’avait pas répondu dans l’immédiat à une demande de commentaire. WhatsApp est une populaire application de messagerie instantanée, tandis que le réseau social Threads est un concurrent de X (ex-Twitter).
Pas de réponse
Toutes deux appartiennent au groupe américain Meta, qui a renvoyé l’AFP vers Apple pour un commentaire. Sollicités, ni le régulateur chinois de l’Internet (CAC) ni le ministère de l’Industrie et des Technologies, qui supervise également en Chine l’internet, n’ont répondu dans l’immédiat.
Vendredi, WhatsApp et Threads étaient indisponibles sur la version chinoise de l’App Store, la boutique virtuelle d’Apple où se téléchargent les applications. Elles restent cependant téléchargeables sur des App Store situés hors de Chine continentale.
WhatsApp est largement supplanté en Chine par WeChat (messagerie, paiement en ligne, réseau social, achats et réservations). L’application, présente sur la quasi-totalité des téléphones dans le pays, sert quotidiennement de moyen de paiement à des centaines de millions de Chinois.
Quant à Threads, qui permet de publier publiquement et pour ses abonnés des contenus texte, photo et vidéo, il a un équivalent depuis 2009: Weibo. Les produits Apple, de l’iPhone à l’iPad, sont immensément populaires en Chine, l’un des principaux marchés du groupe américain hors des Etats-Unis.
La marque à la pomme s’est toujours abstenue de prendre position sur des sujets sensibles ou de froisser le pouvoir chinois. Son PDG a été plusieurs fois reçu par de hauts responsables, tel un chef d’Etat.
Avec AFP