Société
Côte d’Ivoire : l’animateur Yves de M’Bella condamné à douze mois de prison pour «apologie du viol»

L’animateur, également condamné à 3 000 euros d’amende et interdit de quitter Abidjan, avait invité dans son émission un ex-violeur à montrer comment il abusait de ses victimes.
Après l’indignation, ce sont les condamnations qui ont suivi la diffusion, lundi 30 août de l’émission «La Télé d’ici vacances» en Côte d’Ivoire. L’animateur Yves de M’Bella a été condamné, mercredi 1er septembre, par un tribunal d’Abidjan à douze mois de prison avec sursis pour «apologie du viol» et «atteinte à la pudeur», a constaté un journaliste de l’Agence France-Presse (AFP).
Lundi soir, à une heure de grande écoute et en présence d’un public, le présentateur de ce talk-show populaire diffusé sur La Nouvelle Chaîne ivoirienne (NCI, télévision privée) avait invité dans son émission – censée dénoncer le viol – un ancien violeur à qui il a demandé d’expliquer comment il s’y prenait pour abuser de ses victimes en s’aidant d’un mannequin.
L’animateur a aussi demandé à son invité si, parmi ses victimes, certaines «[avaient] joui et [avaient] pris du plaisir quand [il] leur faisai[t] l’amour en les violant ?». «Beaucoup, la majorité», a répondu le «violeur repenti».
Outre la peine de prison, l’animateur a été condamné à 2 millions de FCFA (3 000 euros) d’amende et s’est vu signifier l’interdiction de quitter Abidjan. Plus tôt dans la journée, il avait d’abord été entendu par la police avant d’être déféré en comparution immédiate devant le tribunal correctionnel d’Abidjan.
L’ex-violeur, Kader Traoré, qui avait été condamné par le passé pour viol et coups et blessures, s’est, quant à lui, vu infliger vingt-quatre mois de prison ferme et 500 000 FCFA (750 euros) pour les mêmes motifs.
Condamnation précédée de sanctions
Cette émission avait immédiatement suscité l’indignation de personnalités, d’anonymes et de victimes de viol qui réclamaient des sanctions contre l’animateur et sa chaîne.
Deux jours après, l’indignation ne faiblissait pas et une pétition lancée lundi soir par Désirée Dénéo, secrétaire générale de la Ligue ivoirienne des droits des femmes, pour dénoncer les faits et réclamer des sanctions, avait récolté mercredi plus de 46 500 signatures.
La Haute Autorité de la communication audiovisuelle (HACA) avait, dès mardi, suspendu Yves de M’Bella pendant trente jours de toutes les antennes et télévisions de Côte d’Ivoire. Il a, en outre, été décidé par le comité d’organisation du concours Miss Côte d’Ivoire qui a lieu samedi, qu’il n’animerait pas la soirée comme initialement prévu.
«Ces sanctions ne sont pas suffisantes», avait déclaré avant les condamnations Bénédicte Joan, présidente de l’association Stop au chat noir, qui vient en aide aux victimes de viol, lors d’un rassemblement de femmes mercredi matin devant le siège de la chaîne NCI à Abidjan.
Bien qu’il ait demandé «pardon» et se soit déclaré «meurtri», Yves de M’Bella «ne devrait plus du tout apparaître sur nos télés», avait-elle ajouté.

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France : un directeur d’école mis en examen pour diffusion d’images pédopornographiques

Le directeur d’une école française de la principauté d’Andorre a été interpellé dans le petit État pyrénéen pour avoir diffusé des images pédopornographiques, a-t-on appris vendredi 17 novembre auprès de la police andorrane et du rectorat. Après avoir été interrogé par les policiers, l’homme de 59 ans a été transféré au tribunal d’Andorre-La-Vieille, où il a été mis en examen.
Vendredi en fin de journée, il a été placé en détention dans la prison d’Andorre-la-Vieille, la capitale de la principauté. Une perquisition a été menée par les policiers au domicile de l’enseignant français, où divers appareils électroniques ont été saisis, précise un communiqué de la police. Comme d’autres en Andorre, l’école dirigée par le suspect est un établissement relevant du ministère français de l’Éducation nationale.
«Si l’enquête établit les faits, le directeur sera révoqué par l’Education nationale», a indiqué à l’AFP le rectorat de Montpellier, compétent pour l’Andorre, en précisant qu’une enseignante de l’école a été mandatée pour assurer la fonction de directrice de l’école. «Face à la préoccupation légitime des familles des élèves, le délégué à l’enseignement français en Andorre leur a immédiatement écrit par courriel pour les assurer de son soutien et les rassurer», a-t-il ajouté.
Avec AFP
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Royaume-Uni : deux garçons de douze ans inculpés pour le meurtre d’un homme de 19 ans

Deux garçons de 12 ans inculpés pour le meurtre d’un jeune homme de 19 ans ont comparu vendredi devant un tribunal britannique, dans une nouvelle affaire d’agression au couteau ou à l’arme blanche, phénomène en forte progression au Royaume-Uni.
Présentés devant un juge de la Magistrates Court de Birmingham, les deux garçons ont simplement pris la parole pour confirmer leur identité, qui ne peut être dévoilée pour des raisons juridiques.
Ils ont été arrêtés mardi par la police à leur domicile, accusés d’avoir poignardé Shawn Seesahai, lundi soir à Wolverhampton, une ville du centre de l’Angleterre. Appelés sur les lieux, les secours avaient constaté la mort du jeune homme. Les deux garçons sont aussi inculpés pour possession d’une machette.
Leurs avocats ont expliqué qu’ils niaient les faits et le juge leur a expliqué qu’ils seraient maintenus en détention dans un centre pour mineurs jusqu’à la prochaine audience prévue lundi. Le Royaume-Uni connaît une recrudescence des violences à l’arme blanche, qui impliquent souvent des jeunes gens.
50.000 attaques au couteau entre mars 2022 et mars 2023
Selon des chiffres officiels, 99 jeunes de moins de 25 ans sont morts poignardés en Angleterre et au Pays de Galles entre mars 2022 et mars 2023. 50.000 attaques au couteau ou à l’arme blanche ont été répertoriées sur la même période, en hausse de 5% sur un an et de 75% sur dix ans, selon l’Office national des statistiques.
La mort d’une jeune fille de 15 ans, poignardée sur le chemin du lycée à Londres en septembre dernier a particulièrement ému le pays. Son meurtrier présumé, un adolescent de 17 ans, sera jugé en avril prochain. L’âge de la responsabilité pénale est fixé à 10 ans en Angleterre et au Pays de Galles, ce qui signifie qu’un mineur de plus de 10 ans peut être arrêté et jugé s’il commet un crime.
Ils sont cependant traités différemment des adultes, avec notamment des peines différentes et une détention dans des centres sécurisés spécifiques et non dans les prisons. Ils sont jugés par un tribunal pour mineurs (Youth Court).
Avec AFP