Société
Corse : nouvelle circulaire pour mieux lutter contre la «menace constante» du crime organisé
La lutte contre le crime organisé en Corse doit «encore être intensifiée», diagnostique une circulaire du ministère de la Justice publiée lundi, qui vise à mieux combattre règlements de comptes, trafic d’armes et blanchiment sur l’île, cible d’une «stratégie d’emprise».
«Les phénomènes criminels en action représentent une menace constante sur l’équilibre de la vie politique et économique de l’île», explique le texte, signé par le garde des Sceaux, Eric Dupond-Moretti, pour justifier ce «traitement judiciaire adapté» à la Corse.
Plus fort taux d’homicides
Cette «circulaire relative à la politique pénale territoriale pour la Corse», présentée par le ministre lundi dans un entretien à Corse-Matin, réaffirme la «pertinence» des priorités fixées il y a plus de dix ans dans la circulaire publiée par Christiane Taubira en novembre 2012.
Mais elle demande plusieurs inflexions, alors que le niveau des règlements de comptes, notamment, reste «particulièrement préoccupant».
La Corse est la région de France métropolitaine qui recense le plus haut taux d’homicides, à 0,38 pour 10.000 habitants en 2021 – plus du double de la moyenne nationale.
De 2005 à novembre 2022, selon le ministère de l’Intérieur, 177 assassinats ou tentatives d’assassinats ont été classifiés comme règlement de comptes soupçonné ou avéré sur l’île.
En matière de règlements de comptes et d’extorsions, pour enrichir les procédures judiciaires, la circulaire demande «de développer le recours au renseignement criminel», «d’encourager le recours aux dispositifs protecteurs» des témoins ou d’intensifier les échanges« d’informations entre le parquet JIRS (juridiction interrégionale spécialisée) de Marseille, qui traite des dossiers de délinquance organisée, et les parquets de Corse.
Concernant «la prolifération des armes de toutes catégories en Corse», une «préoccupation majeure», le texte encourage les procureurs à requérir «plus largement» la confiscation des armes, même détenues légalement, «par des personnes faisant l’objet de procédures judiciaires».
La circulaire appelle aussi à faire de la lutte contre les trafics de stupéfiants «un axe majeur», alors qu’ils «se sont considérablement accrus et généralisés en Corse».
Elle invite les parquets à «mettre le plus souvent possible les trafiquants à distance de leurs territoires afin d’enrayer les stratégies d’emprise observées».
La Chancellerie souhaite enfin «renforcer la lutte contre le blanchiment» et «lutter plus efficacement contre la corruption», avec en particulier «la poursuite de la politique volontariste et ambitieuse de saisies et confiscations des avoirs criminels».
Avec AFP
Société
Afghanistan : 33 morts en trois jours dans des inondations
Au moins 33 personnes ont péri depuis vendredi dans des inondations et crues subites en Afghanistan, a annoncé dimanche un responsable du Département de la gestion des catastrophes naturelles. Une vingtaine des 34 provinces afghanes enregistre actuellement un niveau élevé de précipitations, y compris la province de Kaboul.
«D’après les premières informations, depuis vendredi, des crues subites ont provoqué de lourdes pertes humaines et financières», a déclaré le porte-parole Janan Sayeq. «Trente-trois personnes sont mortes et 27 ont été blessées». La plupart des décès sont imputables à la chute de toitures, a-t-il précisé.
Les précipitations ont par ailleurs entraîné la destruction totale ou partielle de près de 600 maisons et ont détruit 580 kilomètres de routes. Près de 800 hectares de terres agricoles ont été submergés et 200 têtes de bétail tuées, a ajouté le porte-parole.
Bouleversements climatiques
Ces inondations touchent quasiment toutes les régions en ce printemps, période traditionnelle de pluies en Afghanistan. Les prévisions pour la semaine à venir font état de davantage de pluies dans le pays, notamment dans les provinces de Kaboul ou de Ghazni (centre-est), Nangarhar (est) ou Kandahar (sud).
Quelque 60 personnes avaient été tuées après de fortes précipitations lors des trois dernières semaines de mars dans le pays. L’Afghanistan a connu un hiver très sec et est très touché par les bouleversements climatiques.
Selon les scientifiques, ce pays ravagé par quatre décennies de guerre et qui figure parmi les plus pauvres du monde, est aussi l’un des plus mal préparés pour faire face aux conséquences du changement climatique.
Avec AFP
Société
Brésil : 20 migrants haïtiens présumés retrouvés morts sur un bateau
Vingt corps qui seraient ceux de migrants haïtiens ont été retrouvés dans une embarcation sur un fleuve du nord du Brésil, dans un état de décomposition avancée et présentant des signes de déshydratation et de faim, a indiqué samedi la police.
Des pêcheurs ont alerté les autorités après avoir remarqué l’embarcation dérivant près de la ville de Braganca, sur la côte nord du Brésil, dans l’État du Para, a indiqué à l’AFP un porte-parole de la police fédérale, précisant que l’enquête devrait confirmer le nombre exact de victimes et leur identité.
«Selon la police civile et les experts médico-légaux, il y avait 20 corps. Le chef de la police fédérale de Braganca, Alexandre Calvinho, a dit qu’il s’agirait de réfugiés haïtiens», a indiqué la police dans un communiqué. Les victimes «seraient mortes de faim et de déshydratation, mais des analyses complémentaires sont nécessaires», est-il ajouté. Une enquête a été ouverte par le bureau du procureur.
«Ça fait beaucoup de cadavres»
Le site d’information G1 a publié une vidéo attribuée à l’un des pêcheurs, montrant un bateau en bois à la peinture bleu délavée flottant dans des eaux peu profondes et un homme dire: «Ça fait beaucoup de cadavres». Braganca est située à plus de 3500 km d’Haïti, en proie depuis plusieurs mois à une grave crise humanitaire et sécuritaire.
L’Organisation internationale pour les migrations (OIM) a alerté ce mois-ci que la situation provoquait un large exode. «Pour la plupart des Haïtiens, la perspective d’une migration régulière reste un obstacle insurmontable, laissant la migration irrégulière comme seul semblant d’espoir», a indiqué l’OIM ces derniers jours.
Selon l’OIM, quelques 360’000 haïtiens ont été déplacés à l’intérieur du pays, dont «un grand nombre à plusieurs reprises», et quelque 13’000 migrants illégaux ont été renvoyés de force en mars par les pays voisins.
Avec AFP