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Contestation en Eswatini : le roi annonce un dialogue national
Le roi d’Eswatini, dernière monarchie absolue d’Afrique, secouée par une virulente contestation violemment réprimée, a appelé samedi au calme et fait savoir qu’un dialogue national allait être lancé, au lendemain d’une visite de médiateurs d’Afrique australe. Mais l’opposition et la société civile ont d’ores et déjà rejeté l’appel à discuter.
Anciennement nommé Swaziland, l’Eswatini, petit Etat enclavé d’1,3 million d’habitants où les protestations sont rares, est le théâtre depuis juin de manifestations prodémocratie, menée par des étudiants, fonctionnaires, travailleurs des transports ou soignants, ayant conduit les autorités à déployer l’armée.
«Le roi Mswati III a annoncé qu’un processus de dialogue national (…) allait être engagé», après les cérémonies rituelles annuelles de l’Incwala – célébrant la royauté -, qui débutent en novembre et durent traditionnellement environ un mois, a indiqué le principal représentant du roi, Themba Ginindza, cité sur le compte Twitter du gouvernement.
Durant la période de l’Incwala, le roi s’isole et ne participe à aucune activité gouvernementale. Selon M. Ginindza, le roi a appelé au calme et «à la fin de toute violence, aucun dialogue ne pouvant se dérouler quand les esprits sont aussi échauffés».
Mais les partis politiques d’opposition et les organisations de la société civile ont qualifié l’appel au dialogue de «subterfuge pour fourvoyer» les médiateurs.
«Nous avons depuis longtemps perdu espoir dans de tels forums et, en conséquence, nous ne participeront pas à la rencontre», ont-ils affirmé dans un communiqué.
«Nous ne laisserons pas le roi qui a du sang sur les mains faire la pluie et le beau temps sur comment et quand se tiendra le dialogue», ont-ils fustigé. «Il ne peut pas y avoir de calme ou de dialogue pacifique tant que les forces de sécurité continuent de tuer et mutiler les gens».
Au moins deux personnes ont été tuées et 80 blessées mercredi lors de heurts avec les forces de l’ordre qui ont tiré des gaz lacrymogènes et des balles en caoutchouc, mais aussi ouvert le feu à balles réelles.
Selon la police, 37 personnes ont été tuées depuis le début de la contestation en juin, mais un groupe citoyen, le Leftu Sonkhe Institute of Strategic Thinking and Development, estime le bilan à environ 80 morts.
«Sa Majesté nous a chargé de présenter nos sincères condoléances à tous ceux ayant perdu des êtres chers durant les troubles», a également indiqué M. Ginindza.
Jeudi, jour de l’arrivée des médiateurs de la Communauté de développement de l’Afrique australe (SADC, 16 pays), le gouvernement avait interdit les manifestations, après avoir sévèrement limité la veille l’accès à internet, finalement rétabli vendredi.
Durant leur visite de deux jours, les médiateurs se sont entretenus avec le roi, le gouvernement et les associations de la société civile.
Dans un communiqué publié samedi, le chef de l’Etat sud-africain Cyril Ramaphosa, qui préside actuellement l’organe de sécurité de la SADC, a soutenu l’idée d’un dialogue national au Eswatini et appelé «au calme, à la retenue, au respect de l’Etat de droit et des droits humains de la part de toutes les parties, pour permettre au processus de démarrer».
Couronné en 1986, Mswati III, qui a 15 épouses et plus de 25 enfants, est décrié pour sa poigne de fer et son train de vie fastueux dans un pays dont les deux tiers de la population vit sous le seuil de pauvreté.
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Le Niger va livrer du gazole au Mali pour améliorer la fourniture d’électricité
Le chef de la junte malienne, le colonel Assimi Goïta, a reçu mardi le ministre du pétrole nigérien, Mahaman Moustapha Barke, afin de finaliser «un accord de partenariat visant la vente de 150 millions de litres de gazole au Mali», a expliqué la présidence malienne dans un communiqué.
«Ces carburants seront destinés à la société Energie du Mali [EDM SA] pour alimenter les différentes centrales électriques du pays», a précisé M. Barke, cité dans le communiqué.
Grevée par une dette de plus de 200 milliards de francs CFA (quelque 300 millions d’euros), la société d’énergie nationale du Mali n’arrive plus à assurer la couverture en électricité de la capitale et d’autres localités du pays.
Pour le Burkina Faso et le Tchad
La dégradation de la fourniture d’électricité suscite une large exaspération parmi près de 11 millions de Maliens qui ont accès à l’électricité, soit la moitié de la population de ce pays dirigé par une junte depuis un coup d’Etat en 2020 et dont une grande partie du territoire est gangrenée par l’expansion des groupes armés, notamment djihadistes.
En février, le Niger avait annoncé la signature d’un protocole d’accord sur la fourniture de gazole au Burkina Faso, au Mali et au Tchad, des pays classés parmi les plus pauvres au monde et gouvernés par des régimes militaires. Les trois premiers pays se sont réunis au sein de l’Alliance des Etats du Sahel (AES) et ont annoncé en février leur retrait de la Communauté économique des Etats d’Afrique de l’Ouest (Cedeao).
Les autorités nigériennes ont inauguré en novembre 2024 un oléoduc géant qui permettra d’acheminer jusqu’au Bénin voisin le pétrole brut extrait du gisement d’Agadem (Sud-Est) par la China National Petroleum Corporation (CNPC), une société pétrolière appartenant à l’Etat chinois.
Les autorités nigériennes ont annoncé le 13 avril avoir obtenu un prêt de 400 millions de dollars de leur partenaire chinois, au titre d’une «avance» sur les ventes prochaines de pétrole brut, dont la commercialisation doit débuter en mai. Le pays entend porter sa production pétrolière du pays à 110 000 barils par jour, dont 90 000 barils doivent être exportés.
Avec AFP
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Zambie : Hakainde Hichilema demande plus de 900 millions de dollars pour faire face à la sécheresse
Le président zambien, Hakainde Hichilema, a lancé un appel à l’aide, mardi 16 avril, assurant que son pays avait besoin d’une assistance «vitale» de plus de 900 millions de dollars (environ 850 millions d’euros) pour faire face à la pire sécheresse de son histoire.
Dans un discours télévisé, il a expliqué que près de la moitié des 20 millions d’habitants de ce pays très pauvre d’Afrique australe avaient été touchés par cette sécheresse provoquée par le phénomène climatique El Niño. Plus de 6 millions de personnes ont besoin d’une aide d’urgence, a-t-il ajouté.
«La Zambie n’a connu que des précipitations extrêmement faibles cette année, provoquant la pire sécheresse jamais enregistrée», a-t-il expliqué. Le secteur agricole est dévasté, récoltes et pâturages étant affectés. Mais le pays, qui a déclaré en février l’état de catastrophe nationale, n’a que 51 des 940 millions nécessaires pour y faire face, a-t-il ajouté.
«Le cœur lourd, au nom du gouvernement et du peuple de Zambie, nous lançons un appel à la communauté internationale, à nos partenaires dans le pays, au secteur privé, aux Eglises et aux organisations de la société civile, pour qu’ils soutiennent financièrement et matériellement notre plan pour limiter les effets dévastateurs de la sécheresse», a déclaré le président.
Le phénomène El Niño, qui a commencé en 2023, provoque généralement une hausse des températures mondiales pendant une année. Actuellement, il entraîne des sécheresses catastrophiques en Afrique australe, où le Zimbabwe et le Malawi ont eux aussi demandé de l’aide internationale.
Avec AFP