Actualités
Biélorussie : deux dirigeantes d’un site d’information condamnées à 12 ans de prison

Un tribunal de Minsk a condamné ce vendredi à douze ans de prison deux dirigeantes du site d’information indépendant Tut.by, en pleine vague de répression orchestrée au Biélorussie par le régime d’Alexandre Loukachenko.
Selon l’ONG spécialisée Viasna, la rédactrice en chef du site Marina Zolotova, 45 ans, et sa directrice générale Lioudmila Tchekina, 54 ans, ont été condamnées à l’issue d’un procès à huis clos ayant duré plus de deux mois.
«Le verdict visant nos collègues est une cruelle vengeance pour avoir transmis avec (leur média) Tut.by la vérité aux Biélorusses», a réagi l’Association bélarusse des journalistes, dans un communiqué.
Marina Zolotova et Lioudmila Tchekina étaient notamment accusées d’évasion fiscale et d’incitation à la haine sociale, des charges qualifiées d’«absurdes» par l’ONG Reporters sans frontières (RSF).
Les deux femmes sont apparues au verdict dans la cage en verre réservée aux accusés, souriant timidement, selon des images publiées vendredi par le média d’État Belta. Elles avaient été arrêtées en mai 2021 et se trouvent depuis derrière les barreaux.
Deux journalistes et une avocate de Tut.by, qui ont fui le Bélarus, sont également jugées séparément. La condamnation de vendredi est emblématique de l’impitoyable répression que mène Alexandre Loukachenko contre toute critique de son régime, depuis un vaste mouvement de contestation qui l’a fait vaciller en 2020.
Pendant des semaines, le site Tut.by avait couvert cette contestation qui a rassemblé des dizaines de milliers de personnes dans les rues de Minsk et d’autres villes pour dénoncer la réélection très contestée d’Alexandre Loukachenko, au pouvoir depuis trois décennies.
«Fiers de vous»
Tut.by avait été qualifié d’«extrémiste» par les autorités et bloqué au Biélorussie en 2021. Mais plusieurs de ses journalistes ayant quitté le Biélorussie ont relancé le site sous un nouveau nom, Zerkalo («miroir», en russe).
«Nous sommes fiers de vous. Votre intégrité et votre persévérance sont un exemple pour chacun d’entre nous», ont déclaré les journalistes de Zerkalo dans un message publié vendredi sur leur site, avant le verdict. «Nous sommes fiers de poursuivre votre travail, donner aux Bélarusses de vraies informations», ont-ils ajouté.
Le régime veut «tuer le journalisme honnête»
La cheffe de l’opposition biélorusse en exil, Svetlana Tikhanovskaïa, a dénoncé une «nouvelle tentative de tuer le journalisme honnête» après la condamnation au Biélorussie à 12 ans de prison de deux dirigeantes d’un média indépendant, Marina Zolotova et Lioudmila Tchekina.
«C’est une vengeance visant deux femmes magnifiques et deux grandes professionnelles (…) Je n’ai absolument aucun doute que leurs valeurs (…) vaincront et qu’elles retrouveront la liberté. Et tant que le monde ne pourra pas les entendre, nous serons leurs voix», a indiqué Mme Tikhanovskaïa dans un communiqué.
Plusieurs opposants et figures de la société civile de premier plan ont été condamnés à de lourdes peines de prison ces derniers mois.
Début mars, la cheffe de l’opposition en exil, Svetlana Tikhanovskaïa, a ainsi été condamnée par contumace à 15 ans de prison, à l’issue d’un procès qu’elle a qualifié de «farce» judiciaire.
Quelques jours plus tôt, le militant Ales Bialiatski, colauréat du prix Nobel de la paix 2022 et figure du mouvement démocratique au Bélarus où il se trouve toujours, avait été condamné à 10 ans de prison.
Selon l’organisation biélorusse de défense des droits humains Viasna, la Biélorussie comptait 1.461 prisonniers politiques au 1er mars. Les Occidentaux ont imposé de lourdes sanctions en Biélorussie pour la répression des manifestations de 2020, mais le régime de M. Loukachenko jouit toujours du soutien indéfectible de Moscou.
Avec AFP

Actualités
Retraites : les députés MoDem, membres de la majorité, favorables à la médiation proposée par Laurent Berger

Cette solution de médiation, demandée par le leader de la CFDT, a pour l’heure été refusée par le gouvernement alors que la 10e journée de mobilisation contre la réforme des retraites aura valeur de test.
Les députés MoDem, membres de la majorité présidentielle, sont favorables à la mise en place d’une médiation autour de la réforme des retraites, comme le propose le leader de la CFDT Laurent Berger, ont-ils annoncé mardi, à rebours du gouvernement.
«C’est bien d’avoir une ou deux personnes pour essayer de retrouver le dialogue et avoir un certain recul», a souligné le président de groupe centriste Jean-Paul Mattei, lors d’un point presse à l’Assemblée.
«Un médiateur ne s’immisce pas dans le fond, il est là pour retrouver du liant et arriver à se parler, c’est ça qui est important. Il faut quelqu’un qui ne soit pas impliqué» directement sur la réforme, a insisté ce proche de François Bayrou.
Recentrer le texte
«Nous appelons de nos vœux et encourageons une médiation, si elle est possible», a ajouté son collègue Philippe Vigier, qui veut insister sur la «clause de revoyure» de la réforme en 2027 permettant de faire un point d’étape.
Opposé à la réforme des retraites, le numéro un de la CFDT Laurent Berger a appelé mardi l’exécutif à mettre en place une «médiation» pour «trouver une voie de sortie» à la crise sociale, une demande qui fera l’objet d’un courrier de l’intersyndicale au président de la République. Mais l’exécutif a opposé une fin de non-recevoir.
«Nous saisissons la proposition de Laurent Berger de se parler, mais directement. Nul besoin de médiation», a répondu le porte-parole du gouvernement Olivier Véran, durant le compte rendu du Conseil des ministres organisé lors de la 10e journée d’actions contre la réforme, à l’appel des syndicats.
Dans la majorité présidentielle également, le président du groupe Horizons Laurent Marcangeli lui «ne voit pas l’intérêt de désigner une tierce personne pour organiser ce dialogue».
Au MoDem, au-delà de cette question de la médiation, Jean-Paul Mattei «espère que cette législature ne va pas s’arrêter avec cette réforme des retraites. Nous souhaitons rebondir et nous recentrer sur des textes importants pour notre société», a-t-il réclamé.
«Ca peut être sur le bien vieillir, le partage de la valeur, le logement, l’environnement et l’industrie verte», a-t-il énuméré, en voulant «apporter notre pierre à une forme de rebond qui me semble nécessaire à la vie du Parlement».
Avec AFP
Actualités
Hong Kong : l’ONU demande la libération d’un éminent défenseur des droits

L’ONU a appelé mardi les autorités hongkongaises à libérer l’un des plus éminents défenseurs des droits humains de la ville, Albert Ho, arrêté la semaine dernière et dont l’état de santé est «critique».
«Nous suivons avec beaucoup d’inquiétude les affaires en cours relatives en lien avec la loi sur la sécurité nationale» à Hong Kong, a indiqué le Bureau des droits de l’Homme de l’ONU dans un tweet.
«Incitation à la subversion»
«Il y a une semaine, Albert Ho a été remis en détention en vertu de cette loi, malgré son état de santé critique. Nous demandons instamment aux autorités de libérer Ho, afin qu’il puisse continuer à recevoir des soins médicaux urgents», a-t-il ajouté.
Albert Ho a été arrêté le 21 mars par la police de la ville pour subornation présumée de témoins. Il risque déjà jusqu’à dix ans de prison pour «incitation à la subversion» en vertu de la loi sur la sécurité nationale imposée par Pékin à Hong Kong en 2020 après des manifestations pro-démocratie parfois violentes dans la ville.
Il est cette fois accusé d’avoir «interféré avec des témoins» alors qu’il se trouvait en liberté sous caution, selon une source policière, qui a requis l’anonymat en raison de la sensibilité de l’affaire.
Son procès pour incitation à la subversion est en cours, et Albert Ho avait été relâché sous caution en août après avoir passé presque un an en prison.
Les conditions de cette remise en liberté comprennent notamment l’interdiction de tenir des propos représentant une menace pour la sécurité nationale.
L’avocat de 71 ans a par le passé dirigé l’Alliance de Hong Kong, un groupe depuis dissout qui a organisé pendant plus de 30 ans des veillées annuelles pour commémorer la répression meurtrière de la place Tiananmen en 1989.
Avec AFP