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Au Parlement avec son bébé : le rappel à l’ordre d’une députée britannique crée le débat
Venue au Parlement avec son bébé de trois mois, la députée britannique Stella Creasy a été rappelée à l’ordre. Face aux critiques, l’institution a promis mercredi de revoir ses règles imposées aux élus devenant parents.
Jugeant «extrêmement important» que les jeunes parents puissent participer pleinement au travail parlementaire, le président de la Chambre des Communes Lindsay Hoyle a affirmé que «les règles doivent être considérées dans leur contexte» et qu’elles «changent avec le temps».
Il a annoncé qu’une commission examinerait la question pour que «la Chambre puisse finalement se prononcer» après avoir été saisie par la députée Alex Davies-Jones d’un événement qui l’avait laissée, avec d’autres mères, «extrêmement inquiète».
La raison ? Le rappel à l’ordre reçu la veille par sa collègue Stella Creasy, venue avec son bébé Pip sagement endormi pour participer aux débats. La députée de l’opposition travailliste a posté sur Twitter la photo d’un email officiel lui indiquant que le règlement de la Chambre des Communes stipulait qu’un député ne pouvait pas venir «accompagné d’un enfant».
«Apparemment je ne peux pas venir avec mon bébé de trois mois bien élevé et endormi lorsque je parle à la Chambre», a-t-elle tweeté. «Il semblerait que les mères ne doivent pas être vues ni entendues dans la mère de tous les Parlements».
Maternité «réprimandée»
La façon dont les députées et autres femmes politiques concilient leur travail et vie de jeunes parents sont depuis quelque temps scrutées dans plusieurs pays.
En 2018, la Première ministre néo-zélandaise Jacinda Ardern était devenue un symbole des mères qui travaillent en amenant son bébé Neve à l’Assemblée générale de l’ONU à New York.
Depuis, une députée danoise s’était elle vue priée de quitter son hémicycle avec sa fille de cinq mois. «On ne veut pas de toi avec ton bébé dans la salle du Parlement», lui avait intimé la présidente de la chambre, Pia Kjærsgaard.
Au Royaume-Uni, il est officiellement interdit d’emmener son enfant à la Chambre des Communes. L’année dernière pourtant, Lindsay Hoyle avait autorisé la députée Alex Davies-Jones à venir avec son bébé.
Stella Creasy elle-même, qui milite depuis longtemps pour une meilleure inclusion des mères en politique, était déjà venue accompagnée de son fils ou précédemment de sa fille.
Elle était ainsi apparue à la Chambre des Communes fin septembre avec son nouveau-né pour réclamer que les mères soient soutenues plutôt que «réprimandées» lors de leur retour au Parlement.
Au micro de Times Radio, Stella Creasy s’est «réjouie» des changements promis: «Ce n’est pas sorcier de comprendre pourquoi il n’y a pas beaucoup de parents de jeunes enfants, et encore moins de mères, au sein de notre classe politique».
Règle «absurde»
La députée travailliste a reçu de nombreux soutiens: la députée verte Caroline Lucas a dénoncé une règle «absurde» et souligné malicieusement que les bébés présents au Parlement sont en général «bien moins perturbateurs que nombre de députés braillards». Il y a cependant des «points de vue divergents» sur la question, comme l’a souligné le président de la Chambre.
«Les parents qui sont payés une fraction de ce que vous gagnez paient pour la garde des enfants et jonglent avec les responsabilités pour pouvoir aller travailler. Qu’est-ce qui vous rend si spéciaux ?» a demandé sur Twitter le conservateur Scott Benton.
Pour Stella Creasy cependant, la question se pose d’autant plus que les députées britanniques ne bénéficient pas d’un véritable congé maternité, puisqu’elles n’ont pas le droit -contrairement aux ministres depuis février- à ce que quelqu’un les remplace pendant leur congé de six mois.
«Les habitants de (ma circonscription) seraient privés de toute représentation si je cessais le travail», a-t-elle affirmé dans le Guardian, estimant qu’un «bébé de trois mois est trop jeune pour qu’on le laisse seul».
Le gouvernement a assuré être favorable en général à des lieux de travail modernes et flexibles, comme il se doit au XXIe siècle, selon un porte-parole de Boris Johnson qui a refusé de dire si le Premier ministre comptait emmener son fils Wilfred, né en avril 2020.
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Kenya : après la mort du chef des armées, Nairobi entame trois jours de deuil national
Le Kenya a entamé vendredi trois jours de deuil national après la mort dans un accident d’hélicoptère de son chef des armées et de neuf hauts responsables militaires.
«Dernier hommage», titrait en première page le quotidien Daily Nation. Âgé de 61 ans, Francis Omondi Ogolla avait été nommé à la tête des armées le 29 avril 2023 par le président William Ruto. Le bilan tragique de cet accident avait été annoncé jeudi soir par le président à l’issue d’une réunion du Conseil de sécurité kényan qu’il avait convoqué en urgence. Deux militaires ont survécu au crash.
«Un éminent général quatre étoiles est tombé dans l’exercice de ses fonctions et au service du pays», avait poursuivi William Ruto. L’hélicoptère s’est écrasé jeudi en début d’après-midi dans la région reculée de Sindar, dans le comté d’Elgeyo Marakwet, à environ 400 km de Nairobi.
L’armée de l’air a dépêché une équipe d’enquêteurs pour établir les causes de l’accident. Selon le président Ruto, les hauts gradés étaient à bord d’un hélicoptère Bell UH-1B, surnommé «Huey», un appareil développé dans les années 1950 et largement utilisé par l’armée américaine pendant la guerre du Vietnam.
Une perte pour «toute la région»
Des médias kényans ont indiqué qu’il s’agissait du cinquième accident d’hélicoptère militaire en 12 mois, les appareils étant souvent vieux et mal entretenus. En juin 2021, au moins 10 soldats avaient été tués lorsque leur hélicoptère s’était écrasé au cours d’un exercice d’entraînement au sud de Nairobi.
Des messages de condoléances ont été envoyés, entre autres, par l’Union africaine, le groupement régional d’Afrique de l’Est (IGAD) et les ambassades des Etats-Unis, du Royaume-Uni et de l’Union européenne au Kenya. «Cette perte n’est pas seulement ressentie par le Kenya, mais aussi par toute la région», a déclaré le secrétaire général de l’IGAD, Workneh Gebeyehu, sur X.
Passé par l’Ecole militaire de Paris et le National Defence College of Kenya, le général Ogolla avait commencé sa carrière en avril 1984 dans l’armée de l’air, selon le site du ministère kényan de la Défense.
Avec AFP
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Chine : Apple contraint de retirer les applications WhatsApp et Threads à la demande des autorités
Apple a retiré WhatsApp et Threads de sa boutique d’applications en Chine à la demande des autorités, rapporte vendredi l’agence Bloomberg qui cite le groupe américain Meta, propriétaire des deux programmes visés.
La Chine surveille étroitement ses médias et son internet, soumis à une stricte réglementation et une censure des contenus qui présentent la politique de l’Etat sous un mauvais jour ou sont de nature à créer de l’agitation.
De nombreux sites (Google, Youtube…), applications et réseaux sociaux étrangers (X, Instagram, Facebook…) sont ainsi inaccessibles sans outils informatiques comme des réseaux privés virtuels (VPN) permettant de contourner les blocages.
«L’administration chinoise du Cyberespace (CAC) a ordonné le retrait de ces applications en raison de préoccupations en matière de sécurité nationale», a indiqué Apple dans un communiqué, cité par l’agence d’information financière Bloomberg.
«Nous sommes tenus de respecter les lois des pays dans lesquels nous sommes présents, même si nous ne sommes pas d’accord», a précisé Apple dans un communiqué, toujours selon Bloomberg.
Apple n’avait pas répondu dans l’immédiat à une demande de commentaire. WhatsApp est une populaire application de messagerie instantanée, tandis que le réseau social Threads est un concurrent de X (ex-Twitter).
Pas de réponse
Toutes deux appartiennent au groupe américain Meta, qui a renvoyé l’AFP vers Apple pour un commentaire. Sollicités, ni le régulateur chinois de l’Internet (CAC) ni le ministère de l’Industrie et des Technologies, qui supervise également en Chine l’internet, n’ont répondu dans l’immédiat.
Vendredi, WhatsApp et Threads étaient indisponibles sur la version chinoise de l’App Store, la boutique virtuelle d’Apple où se téléchargent les applications. Elles restent cependant téléchargeables sur des App Store situés hors de Chine continentale.
WhatsApp est largement supplanté en Chine par WeChat (messagerie, paiement en ligne, réseau social, achats et réservations). L’application, présente sur la quasi-totalité des téléphones dans le pays, sert quotidiennement de moyen de paiement à des centaines de millions de Chinois.
Quant à Threads, qui permet de publier publiquement et pour ses abonnés des contenus texte, photo et vidéo, il a un équivalent depuis 2009: Weibo. Les produits Apple, de l’iPhone à l’iPad, sont immensément populaires en Chine, l’un des principaux marchés du groupe américain hors des Etats-Unis.
La marque à la pomme s’est toujours abstenue de prendre position sur des sujets sensibles ou de froisser le pouvoir chinois. Son PDG a été plusieurs fois reçu par de hauts responsables, tel un chef d’Etat.
Avec AFP