Société
Assises de Douai : 30 ans pour un homme ayant battu à mort sa compagne en 2015

La Cour d’Assises de Douai a condamné ce vendredi Hocine Hamoudi à 30 années de réclusion criminelle pour avoir battu à mort en 2015 sa compagne Sandra, une affaire marquée par des dysfonctionnements judiciaires dans la protection de la victime. Hocine Hamoudi, un chômeur de 35 ans, est reconnu coupable de meurtre et de viol. Sa peine est assortie d’une obligation de suivi socio-judiciaire pendant 5 ans.
Elle est justifiée par un «rare acharnement», ainsi que les «antécédents de violences de l’accusé et son extrême dangerosité», a précisé la présidente de la Cour d’assises, Anne-Marie Gallen.
L’avocat général, Sébastien Piève, avait requis la réclusion criminelle à perpétuité contre ce «prédateur conjugal», poursuivi pour des violences sur plusieurs autres femmes, avant et après le drame.
Il avait également reconnu dans ses réquisitions jeudi des dysfonctionnements de la justice dans cette affaire, jugée huit ans après les faits.
«Humblement, en conscience, je présente mes excuses, celle de l’avocat général et celle de l’homme aussi», a-t-il déclaré à l’adresse des parties civiles.
Victime «massacrée», d’après l’autopsie
Sandra, 41 ans, dont le nom de famille est occulté pour protéger ses quatre enfants nés de précédentes unions, avait été frappée des heures durant, jusqu’à ce que mort s’ensuive, le 1er mai 2015 chez elle à Hazebrouck (Nord).
L’autopsie de la victime, «massacrée» selon l’avocate de la famille, Me Blandine Lejeune, avait recensé 20 fractures et 144 lésions, dont certaines évoquant des violences sexuelles.
M. Hamoudi a nié tout au long du procès le viol, et s’il a reconnu avoir porté les coups, il s’est défendu de toute volonté de tuer. «Je n’ai plus rien à dire», avait-il déclaré avant que les jurés ne délibèrent.
Les enquêteurs et l’entourage de Sandra ont souligné l’emprise exercée sur elle par son compagnon. Sandra avait néanmoins déposé deux plaintes contre lui: la première, en 2014, a été classée sans suite après sa rétractation.
La seconde, moins d’un mois avant le meurtre, a entraîné une convocation ultérieure du suspect, sans qu’aucune mesure ne soit prise pour la protéger.
Ce procès est une «radioscopie chronique d’une mort annoncée», a pointé Me Lejeune durant sa plaidoirie, déplorant des «dysfonctionnements» de la justice.
Remis en liberté sous contrôle judiciaire en 2016 à la suite d’un vice de procédure, l’homme a depuis le drame fait l’objet d’autres plaintes pour viol, violences et proxénétisme, déposées par plusieurs femmes. Il a été incarcéré en décembre 2018, puis à nouveau en 2021.
Avec AFP

Société
Le Mexique sanctionné parce qu’il ne protège pas assez le marsouin du Pacifique

Le Mexique a été sanctionné lundi parce qu’il ne fait pas assez pour protéger le marsouin du Pacifique, le mammifère marin le plus menacé au monde, et se voit empêché d’exporter plantes et animaux sauvages listés par la convention de Washington CITES.
La décision a été prise lundi par le secrétariat de la Convention sur le commerce international des espèces de faune et de flore sauvages menacées d’extinction (CITES), signée par 184 pays, parce que le Mexique n’a pas présenté de plan adéquat de lutte contre la pêche illégale du poisson totoaba macdonaldi.
Victime collatérale de la pêche
Le marsouin du Pacifique, surnommé vaquita au Mexique, est une victime collatérale de la pêche au Cotabato, lui-même une espèce en danger, dont la «vessie-nageoire» se vend jusqu’à 8000 dollars le kilo en Chine en raison de ses supposées vertus médicinales.
Le Mexique n’ayant pas satisfait aux exigences du Secrétariat, ce dernier «recommande de suspendre le commerce» avec le Mexique de toutes les espèces listées par CITES, peut-on lire dans la décision.
«Cette recommandation restera en vigueur jusqu’à ce que le Secrétariat ait jugé adéquate une version révisée du plan d’action et publié une notification à cet égard», précise le texte.
Selon plusieurs organisations de protection de la nature, les sanctions annoncées lundi portent sur «des millions de dollars d’exports».
«Près de 3150 animaux et plantes mexicains sont répertoriés dans le cadre de la CITES, et bon nombre de ces espèces sont exportées. Il s’agit notamment de produits lucratifs tels que le cuir de crocodile, l’acajou, les tarentules, les reptiles de compagnie, les cactus et d’autres plantes», souligne un communiqué commun de plusieurs organisations (Center for Biological Diversity, Animal Welfare Institute, Natural Resources Defense Council et Environmental Investigation Agency).
Selon ces ONG, il ne resterait que 10 marsouins du Pacifique. Ils seraient une vingtaine selon l’organisation Sea Sheperd.
«Bien que personne n’aime les sanctions économiquement douloureuses, tous les autres efforts pour pousser le Mexique à sauver le vaquita ont échoué», a déclaré Sarah Uhlemann, directrice du programme international au Center for Biological Diversity.
«Les mesures les plus fortes possibles sont nécessaires pour réveiller le gouvernement mexicain et l’inciter à sauver enfin ce minuscule marsouin de l’extinction», a-t-elle souligné.
Avec AFP
Société
Strasbourg : trois morts et six blessés dans un accident de la route

Un accident survenu à la suite d’une course poursuite et impliquant trois véhicules a fait trois morts et six blessés dont trois graves, lundi à Strasbourg, a annoncé la préfecture du Bas-Rhin.
Les trois personnes décédées, deux hommes et une femme, circulaient à bord d’une voiture qui a percuté un arbre, dans le quartier du Port du Rhin.
Communauté des gens du voyage
Un deuxième véhicule a terminé sa course sur le toit, et un troisième, très endommagé, a notamment eu son pare-brise explosé.
Parmi les six blessés, trois ont été pris en charge en urgence absolue, les trois autres en urgence relative, a précisé la préfecture. Un hélicoptère a été mobilisé pour évacuer un blessé, et un important dispositif pompier et policier a été déployé.
Selon une source policière, un différend, lié à un «accident matériel», serait à l’origine de la «course poursuite» qui s’est soldée par l’accident.
Selon cette source, plusieurs familles issues de la communauté des gens du voyage se sont rendues sur le lieu de l’accident, laissant penser que les victimes appartenaient à cette communauté.
Avec AFP